Autour de l’enfant malgache

Autour de l’enfant malgache

AUTOUR DE L’ENFANT MALGACHE

In passeport pour Madagascar Janvier-Février 2012

La population malagasy croit en l’existence d’esprits invisibles qui rôdent autour des vivants et on leur attribue le pouvoir de les terroriser ou de les rendre malades. Ces esprits se manifesteraient surtout dans l’obscurité et dans la nuit et choisiraient comme proie les enfants, surtout les bébés, êtres fragiles sans défense et influençables. On croit que les pleurs nocturnes et prolongés des jeunes enfants que les bercements ne parviennent pas à calmer sont dus à leur présence silencieuse et invisible. A cause de la crainte qu’on éprouve à leur égard on évite, autant que possible, de sortir les bébés le soir mais si, dans certaines situations inévitables, cela devait se produire, on prend alors la précaution de brûler un objet dégageant une odeur nauséabonde comme des mèches de cheveux ou un bout de caoutchouc ou en corne avant qu’on ne leur fasse franchir le seuil de la maison, car l’odeur en question aurait la vertu de chasser les esprits malveillants.

Eviter de qualifier un enfant de beau, de mignon, serait la meilleure précaution à prendre pour que les esprits rôdeurs se détournent de lui et cherchent d’autres proies ailleurs. C’est toujours dans le but de le protéger que serait née la coutume qui veut qu’on lui donne un vilain nom qui est celui d’un animal (chien, rat, maki, chat sauvage, hibou, sanglier, etc…) ou un nom scatologique (excrément, ordure). Ce nom aurait alors le pouvoir d’éloigner de l’enfant ses assaillants invisibles. Citons à titre d’exemple, le nom Imboasalama (le chien en bonne santé) donné pendant son enfance au futur roi Andrianampoinimerina qui, avec sa sœur Ralesoka, était le rescapé d’une fratrie de six enfants, les autres étant décédés en bas âge, car on espérait qu’avec cette parade la mort l’ignorerait.

Autrefois était considéré comme tabou le fait de parer un enfant avec un bijou en or car ce métal précieux, croyait-on, serait très apprécié par les esprits malfaisants qui s’en prendraient alors à celui qui le porte et l’emmèneraient avec eux. On veillait au contraire à ce que l’enfant soit toujours dans un état de saleté repoussante, en le laissant se couvrir de poussière et avec un nez qui coule abondamment, bref de quoi susciter du dégoût paraît-il, chez les esprits qui le verraient. Chez certaines populations de Madagascar, on renforçait ce dispositif de protection de l’enfant en lui badigeonnant la figure avec une pâte de boue blanche et du charbon pour qu’il ait une apparence hideuse, ce qui lui sauverait la vie.

Il existe un autre moyen de protection contre ces esprits indésirables : le feu. En effet, d’après les croyances populaires, les flammes les chasseraient facilement et ce serait la raison pour laquelle, au retour d’un enterrement, on allume un feu devant le seuil de la maison et par-dessus lequel tout le monde, adultes et enfants, doivent sauter avant de pénétrer à l’intérieur. Voilà quelques croyances populaires qui sont toujours vivantes jusqu’à nos jours.

L’ENFANT DE MADAGASCAR

Aussi étrange que cela puisse paraître, un enfant porte, dès sa naissance, un grand poids sur ses petites épaules, car dès qu’il pousse ses premiers vagissements en se retrouvant à l’air libre, il est déjà investi de toutes sortes d’obligations envers sa famille et la société. L’arrivée d’un nouveau-né dans une famille n’est pas un fait anodin car elle répond d’abord à un besoin fondamental : celui de la garantie de la pérennité de la lignée, chose très importante chez les Malagasy car l’extinction de celle-ci est une idée que beaucoup jugent insupportable. Suivant son sexe, l’enfant est prédestiné à remplir un rôle précis : un garçon sera l’héritier, le successeur, le remplaçant de son père en cas de disparition de ce dernier, le soutien de sa famille, le rempart de ses sœurs, le gardien du patrimoine familial, le travailleur de la terre, le recours de ses sœurs en difficulté dans leurs ménages, le soldat défenseur de sa patrie, l’incarnation du devoir à accomplir. Une fille sera l’auxiliaire de sa mère dans les tâches ménagères, celle qui va ramasser du bois, qui cherchera de l’eau à la fontaine, qui pilera le riz. Ces futures attributions de l’enfant sont évoquées dans la formule de félicitations adressées à une nouvelle accouchée : « Félicitations car vous avez maintenant un laboureur, si c’est un garçon, ou une chercheuse d’eau, si c’est une fille ».

Quand l’enfant a cinq mois et commence à s’asseoir, ses parents* le portent sur le dos pour le bercer ou pendant leur

Déplacement, un mode de portage généralisé dans tout Madagascar et qu’on appelle « babena » (porter sur le dos). Cette obligation des parents envers leur progéniture dure jusqu’à ce que l’enfant marche et une fois, devenu adulte, ce dernier revaut à ses parents leur fatigue de l’avoir porté sur leur dos, en leur témoignant sa reconnaissance, un acte dénommé « valim-babena » (littéralement la réplique au fait qu’ils l’aient porté sur le dos).

C’est pendant son enfance que l’enfant apprendra les règles de la société en imitant ce que font les adultes : respect de ceux qui ont les cheveux blancs et des plus âgés que lui (qu’ils soient de sa famille ou non), interdiction de s’asseoir, de manger ou de boire avant les parents ou les aînés, de prendre la parole avant eux, de toucher au croupion de volaille, portion qui leur est réservée, de les laisser porter un fardeau quelconque, de marcher devant eux, des les dépasser au cours d’une marche sans l’annoncer, etc… Voilà quelques aperçus des obligations d’un enfant de Madagascar envers ses parents, sa famille, la société et jusqu’à maintenant, elles sont pour la plupart respectées.

Extrait de « Passeport pour Madagascar – janvier/février 2012 » sans auteur

* je n’ai personnellement jamais vu d’enfant porté dans le dos par le père ! Il serait plus juste d’écrire « sa mère le porte sur le dos… » (Anne-Marie)

Le culte des ancêtres aujourd’hui dans le sud malgache (Anosy)

Le culte des ancêtres aujourd’hui dans le sud malgache (Anosy)

(D’après mon observation et ma connaissance certainement très parcellaire)
Par Anne-Marie Mignet

Dès qu’une personne décède elle accède au statut d’ancêtre. L’ancêtre est donc forcément une personne défunte (je ne sais pas si les enfants morts ont aussi le statut d’ancêtre). Le culte est basé sur une croyance d’une vie après la mort. L’esprit de l’ancêtre est toujours présent dans la vie des vivants et il est plus puissant que lorsque la personne était vivante. Les vivants qui restent sont dans le souci de ne pas mécontenter cet esprit qui pourrait se manifester par des maladies ou même la mort.

Les malgaches ont un dieu (Zanahary) qui semble être bien moins important que les esprits des ancêtres. En tout cas ils en font moins de cas. Lors de la sépulture les fastes servent à satisfaire l’esprit du mort qui sinon risquerait d’être mécontent et de venir réclamer son dû.

Deux points importants pour la sépulture donc :

  • Que le défunt soit enterré sur la terre de ses ancêtres qui l’ont précédé
  • Qu’un animal soit sacrifié. Tous les parents et amis sont conviés à venir fêter l’événement.

Peu de gens ont les moyens de ces festivités et ils s’endettent pour que le défunt reçoive tous les honneurs. Si plusieurs décès ont lieu dans la même famille à des dates rapprochées l’avenir de tous est compromis. La pauvreté devient rapidement de la misère lorsque l’on sait que l’usure est encore une pratique courante là-bas.

Le culte des ancêtres tel qu’il est pratiqué actuellement est un culte de la peur. La peur que l’esprit de l’ancêtre vienne se venger s’il n’est pas satisfait. Si des soucis de santé ou autre surviennent c’est l’ancêtre qui est mécontent. La pauvreté ne permettant pas de faire des sacrifices d’animaux à chaque épreuve rencontrée, il s’ensuit un fatalisme devant l’épreuve. La maladie est toujours vécue comme la manifestation d’un ancêtre qui s’exprime. Les amulettes et les gri-gri sont presque universellement portés par les enfants.

Il fut une époque où les anciens étaient des sages et les valeurs qu’ils portaient tout au long de leur vie étaient sous le signe de la bienveillance envers tous. Son esprit au-delà de la mort portait donc ces valeurs de bienveillance et ceux qui lui survivaient étaient sereins. Avec l’appauvrissement matériel, toutes les valeurs humaines traditionnelles sont disparues et les anciens ne sont plus des sages, ils ne sont plus des exemples pour les jeunes. D’où la disparition de cette bienveillance et l’entrée dans la peur. Si le vieux qui est parti était un voleur et un menteur, s’il abusait de sa position d’ancien pour imposer aux jeunes une loi injuste, on craint qu’il ne continue à sévir après sa mort.

Il est important de rappeler que cette société traditionnelle est fortement basé sur le respect des anciens. Ce respect se manifeste par un despotisme : les jeunes n’ont pas le droit à la parole et c’est l’ancien qui décide de tout. Il induit une obéissance sans faille aux anciens quelle que soit la proposition : c’est toujours le plus vieux qui a raison !

Les vieux déplorent que le respect des anciens n’ait plus court. Les jeunes ne respectent plus les vieux : c’est-à-dire qu’ils n’obéissent plus aveuglément. Si les vieux ne sont plus des sages, si leurs propositions sont injustes, les jeunes n’obéissent plus. Les vieux ont tendance à condamner les jeunes qui n’obéissent plus mais peut-on obéir à un tricheur ?

Cela me paraît plutôt évolutionnaire et nous pourrions assister à un retour des vraies valeurs humaines si la jeunesse arrive à braver cette tradition fortement ancrée de « respect de l’ancien ». C’est un début de détachement de la peur de l’ancêtre qui pourrait bien modifier la tradition du culte.

Une civilisation du bœuf

Les vols des bœufs

Nous avons évoqué à plusieurs reprises, le vol des bœufs (halatsy aomby). C’est une constante dans la tradition bara. La prolifération des vols depuis 1975, l’augmentation des vols ces dernières années, constituent un véritable fléau social, car il a, sur la vie des indigènes, un impact considérable.

Dans les jugements que les voyageurs qui ont traversé leur territoire portent sur les Bara, revient toujours comme un leitmotiv la remarque qu’il s’agit de tribus guerrières et pillardes, vivant de vols et de razzias. Or, c’est bien vrai que les Bara volent les bœufs, ils sont les premiers à le reconnaître et même à s’en vanter.

« Le Bara est d’une prétention intraitable sur son habileté pour le vol : elle est d’ailleurs justifiée »

Et mon informateur me disait :

« Si on parle de vol de bœufs, il faut dire que c’est une réalité sur laquelle se sont ouverts nos yeux de Bara en naissant, et que les fils des Bara sont vraiment très habiles pour le vol ; personne autrefois ne trouvait à redire à cela ; peut-être y a-t-il aujourd’hui des parents qui n’aiment pas ça. Jadis on ne pouvait pas avoir une femme si on n’était pas un voleur. »

Mais par honnêteté envers les Bara, il faut aussi reconnaître que leur propension pour le vol a été soit exagérée, soit absolutisée, comme si tous les Bara étaient des voleurs et qu’il n’y avait de voleurs que les Bara. Même aujourd’hui dans l’imaginaire collectif des gens des Hauts Plateaux, surtout des Merina de la capitale, le seul nom de Bara est synonyme de voleur et de bandit de grand chemin (malaso). L’augmentation et la prolifération des vols de bœufs dans le sud de l’île – mais dans les bandes de razzieurs on trouve non seulement des Bara, mais aussi bien des ressortissants des autres tribus du sud, des Tandroy, des Tanosy, des Tesaka, des Betsileo – n’a pas été pour améliorer l’image de marque des Bara.

1 – Les motivations.

Les motivations et les causes des vols sont multiples. Si on pense à la place du bœuf dans la civilisation bara – et beaucoup reste à dire – certaines de ces motivations sont immédiatement perceptibles et compréhensibles. Le bœuf est la seule véritable richesse, et le volume du troupeau contribuant presque exclusivement à mesurer la notoriété d’un homme et son importance sociale, on comprend aisément que se procurer le plus possible de bœufs, et cela, par tous les moyens, puisse apparaître à certains Bara comme une priorité absolue. Surtout si ces rafles sont dirigées contre des étrangers au clan ou au lignage, ou contre des ennemis, comme il arrivait jadis ; qui pourrait trouver quelque chose à redire à cela ? Il faut aussi tenir compte du fait que voler des bœufs, souvent très loin, et réussir à les emmener sans se faire attraper par les propriétaires, en réussissant à faire perdre ses traces, c’est toujours un exploit considérable, car tout pasteur bara est un panara-dia, un suiveur de traces, formidable. Voilà donc réunies des motivations « sentimentales » qui expliquent –en partie seulement, surtout aujourd’hui – cette coutume.

C’est ce type de raisons qui ont été mises en relief par certains auteurs :

« Le vol a des mobiles si profondément respectables selon le concept indigène qu’aucune des personnes non directement lésée ne saurait le flétrir, encore moins le dénoncer. »

« Tous les enquêteurs sont unanimes pour constater que le vol de bœufs risque de se maintenir encore longtemps dans les pays du Sud-Ouest en raison de son caractère « sentimental ». Le vol de bœufs est un acte qui participe encore du rite. Le vol des bœufs est un sport pour les jeunes afin d’attirer l’attention des filles. C’est un signe de virilité que d’être emprisonné pour un acte semblable et encore plus que de réussir alors à s’évader. »

« Pour comprendre ces vols, il faut se représenter la valeur du bœuf dans la vie bara, valeur sentimentale encore plus que matérielle. »

Au-delà de ces motivations « nobles » du vol, il y en a d’autres qui le sont beaucoup moins : je parle de la jalousie, de l’envie, de la rancune, de la vengeance. Qui a peu de bœufs en veut à celui qui en a beaucoup ; qui a eu son troupeau volé cherche à le récupérer en volant à son tour ; qui a une dent contre quelqu’un ou a subi un tort, pense à la vengeance, et quelle vengeance meilleure que de voler ce que l’autre a de plus cher, des bœufs ? Cela explique au moins, au dire des Bara eux-mêmes, la recrudescence des vols à l’intérieur du clan ou du lignage. Deux frères, deux parents très proches, deux hommes du même village se volent entre eux ; ce qui arrive très souvent.

Un esprit de tribalisme et une rancune envers les immigrés Betsileo, Tanosy,Tandroy et Tesaka, qui ont pris les terres les meilleures pour l’agriculture, peut pousser des Baras à voler leurs bœufs pour les contraindre à partir.

Le désir d’avoir de l’argent pour pouvoir se divertir avec les femmes, l’achat du toaky, ou d’une arme à feu, peuvent être une incitation puissante pour beaucoup de jeunes gens. C’est même la motivation la plus fréquente aux dires des jeunes mêmes quand on les questionne sur ce sujet.

La rumeur accuse le Gouvernement (fazaka) d’être derrière la recrudescence des vols dans ces dernières années pour pouvoir exporter les bœufs volés et en tirer des devises. Pendant la campagne électorale en 1982 deux membres du Gouvernement (Monja Jaona et le Capitaine Manjary) se sont accusés mutuellement en public d’être les instigateurs des vols de bovidés.

En 1976, J.Randrianarison expliquait la recrudescence des vols de bœufs, suite à une diminution du cheptel bovin malgache dans les premières années 70, comme étant :

« afin de satisfaire la demande toujours croissante des bouchers locaux et des usines de conserves de viande. Pendant longtemps, le vol de bœufs a été considéré un peu comme un sport chez les Antandroy, les Bara… Mais aujourd’hui il est devenu une véritable entreprise commerciale assurée par des bandes organisées dirigées par de « respectables » patrons… L’actuelle recrudescence des vols s’explique par la demande accrue des usines qui paient d’ailleurs mieux que les bouchers et par la diminution des effectifs à la suite des épidémies de charbon symptomatique en 1970 puis de la distomatose des ruminants. Or, les éleveurs répugnent à vendre leurs bêtes…. »

Cette motivation est démentie par les évènements : presque toutes les usines de conserves de viande ne fonctionnant plus à Madagascar.

Quelles que puissent être ses motivations, le vol est un fait, il est là.

Avant d’étudier les mesures privées et officielles prises pour enrayer ce fléau des vols de bœufs et de prendre la mesure de cette recrudescence des vols, il convient de présenter une typologie de ces vols.

2 – Typologie

En reprenant une typologie avancée par J.M. Hoerner, mais en la corrigeant, surtout au niveau du vocabulaire, car nous utiliserons les termes employés couramment dans la région d’Isoanala, nous pouvons présenter cette typologie des vols de bœufs :

KIZO : un petit vol, de une à cinq bêtes, accompli dans les pâturages, par un voleur, souvent occasionnel.

SOKA-BALA ou SOVOKY : vol accompli par un petit groupe de voleurs, à la faveur de la nuit, dans le village, sans faire de bruit, avec l’aide des complices (panolotsy). Les bœufs volés peuvent être nombreux. Ce n’est que le lendemain que le vol est découvert.

TOTAKELY : des bandes organisées (tafiky), de vingt à trente éléments en moyenne, attaquent le village, dans la soirée ou pendant la nuit. Pendant que les uns obligent les propriétaires à rester dans leurs cases, les autres font sortir une trentaine ou plus de bœufs hors du par cet les emmènent. Il peut y avoir des cas d’incendies de maisons et de pillages.

RAOKY : ce sont les vols qui ressemblent le plus aux expéditions guerrières d’autrefois, accomplis par des bandes organisées qui peuvent atteindre cent personnes et plus, dirigées par des chefs se disant souvent sorciers (ombiasa), qui portent des amulettes (aoly basy, berano, mandrio) et se croient invulnérables. Ces voleurs attaquent les villages ou les bouviers, même en plein jour, et les dévalisent. Si autrefois les armes utilisées étaient surtout des haches (famaky), des lances (lefo), des bâtons ronds (kaboda, begegy) ou pointus (marani-droy), des frondes (pilatsy), aujourd’hui on utilise de plus en plus des fusils (basy), souvent de fabrication artisanale (boda n’aly) et même des mitraillettes et armes de guerre. Ces voleurs ainsi armés, ne se contentent pas toujours de voler des bœufs, ils incendient et pillent les villages, en tuant tous ceux qui s’y opposent. Depuis quelques années, ce sont justement les totakely et les roaky qui prédominent, avec les conséquences qu’on peut imaginer.

Après un vol, la première chose à faire c’est de prendre en chasse les voleurs pour chercher à leur reprendre les bœufs volés (mandatsaky aomby). On demande pour cela l’aide des villages voisins ; des jeunes hommes ou des jeunes femmes courent la campagne en poussant d’une voix perçante « Hazolava ! » (à la fois cri d’alerte et demande de secours), en allongeant la deuxième « a » (Hazolaaaaaaaaava !). Que de fois, dans les nuits de pleine lune, j’ai entendu pousser ce cri ! A ce cri, tous les hommes valides doivent prendre leurs armes et se lancer aux trousses des voleurs. Qui refuse de le faire est considéré comme étant de connivence avec les malfaiteurs, et personne ne viendrait à son secours s’il lui arrivait d’être volé à son tour.

La poursuite commence. Un lointain meuglement, des empreintes sur le sol, une touffe de poils arrachés à un bœuf par un buisson épineux suffisent à renseigner les poursuivants (panara-dia) des voleurs ; on se maintient à une certaine distance, par peur des armes à feu. Les poursuivis, de leur côté, s’ingénient de plusieurs façons à retarder les poursuivants, à faire perdre les traces en les mêlant à celle d’un troupeau d’un autre village. Les gens d’un village compromis doivent démontrer que les traces des bœufs volés quittent le village (mangala lia), et…. se joindre à la poursuite. Les voleurs peuvent être rattrapés et, après un accrochage, être obligés à lâcher prise en abandonnant les bêtes volées (aomby latsaky), à moins qu’ils ne disparaissent à tout jamais avec le butin. Il ne reste aux propriétaires qu’à revenir bredouilles… et chercher à reconstituer le troupeau disparu par le moyen le plus rapide : voler d’autres bœufs.

Les bœufs volés sont tués lors des rites religieux, et leur peau soigneusement cachée pour empêcher toute identification ; ou bien échangés au loin contre d’autres bœufs.

3 – Mesures contre le vol.

Les diverses mesures de lutte contre ce fléau sont plus ou moins efficaces selon le niveau où elles sont prises.

Mesures privées.

  1. Les charmes, tony, qui devraient protéger le troupeau et avertir en songe le propriétaire de l’arrivée des ennemis. L’efficacité on s’en doute, n’est pas évidente.
  2. Se procurer des armes à feu. On utilise souvent des fusils de fabrication artisanale. Mais que peuvent faire un ou deux fusils contre des bandes très nombreuses et armées de mitraillettes ?
  3. Plusieurs petits villages se réunissent dans un village plus grand, pour mieux assurer la défense des troupeaux. Cela aboutit à la disparition des toets’aomby, les campements des bouviers.
  4. Des conventions sont faites par les membres d’un village ou de plusieurs villages (dinam-pokonolo). Ces conventions prévoient des mesures punitives très sévères pour les voleurs et leurs complices. Le dina de Sakaraha a été une des premières. Dans les années 1982-1983, dans toute la région d’Isoanala, on a procédé au badiry : un bœuf était tué, un peu de sang était mêlé avec de l’eau contenant un objet en or, on buvait ce mélange en prononçant des malédictions conditionnelles : celui qui volait était maudit (dobo), exclu de la famille, laissé sans sépulture en cas de mort, tous ceux qui l’auraient accueilli chez eux étaient dobo à leur tour. Le dina menavozo, dans la région d’Ihosy, prévoit le meurtre du voleur attrapé la main dans le sac (tratsy am-boly aomby) : pour éviter toute vengeance possible, on oblige le père du voleur, ou son frère, à le tuer lui-même. Le dernier dina conclu à Ambararata Nord et dans les autres villages Zafindrendriko s’appelle fafa sirana (balayage des gués) : on fait rentrer les bœufs le soir assez tôt pour que les gens puissent avoir le temps d’aller balayer les gués traversés par les troupeaux ; le lendemain on peut contrôler si des gens ou des bêtes sont passés par là et on suit leurs traces.
  5. Zaman’i Sety (les gens de Sety) ou miaramilan’i Sety (les soldats de Sety) : un ombiasa antemoro, nommé Sety, a instauré, il y a trois ou quatre ans une espèce de police : les jeunes gens qui en font partie sont protégés par des charmes qui leur permettent de trouver les bœufs volés, mais ils doivent se garder de manger du cochon et de la viande de bœuf mort tué par ses compagnons ou mort de maladie. Les villages qui les demandent leur donnent, en outre de la nourriture, un ou plusieurs bœufs par année, plus un certain nombre de bœufs chaque fois qu’ils arrivent à retrouver les bovidés volés. Partis d’Ivohibe, les zaman’i Sety se trouvent aujourd’hui dans beaucoup de villages des Fivondronam-pokontany (anciennes sous-préfectures) d’Ihosy et de Betroka. L’opinion des gens à leur sujet est partagée, mais la plupart sont favorables.

Mesures officielles

  1. De son côté le Gouvernement oblige les propriétaires de bœufs à tenir un cahier (kahien’aomby), où chacun doit inscrire ses bêtes avec le nom indiquant le sexe, l’âge, la taille, la robe, et quelquefois la forme des cornes. Ces cahiers sont contrôlés par les gendarmes lors de leurs tournées en brousse. Les diverses dénominations en usage chez les différents clans pour la même robe donnent lieu à des tracasseries sans fin de la part de certains agents de l’ordre. Mais les bœufs volés ne sont certainement pas inscrits dans les cahiers, mais bien dissimulés loin du village.
  2. Le Gouvernement a lancé une campagne dite de « sécurité intégrée » qui prévoit la collaboration de la Gendarmerie Nationale et des villageois pour la surveillance nocturne et la poursuite des voleurs.
  3. La Gendarmerie Nationale et l’Armée ont lancé des opérations « coup de poing » pour résoudre manu militari le problème des vols. Des opérations ont eu lieu en 1982 (avec lancement de parachutistes sur Isoanal) et en 1988-1989. Ces dernières opérations surtout ont laissé derrière elles des souvenirs pénibles, et ont creusé encore davantage le fossé entre les paysans et le Gouvernement. Les noms donnés à ces opérations étaient évocateurs des méthodes employées : tsy mitity (pas de miséricorde), tsy minday moly (on ne ramène rien à la maison). Ceux qui étaient seulement soupçonnés d’être des voleurs ou d’être en connivence avec ceux qui étaient assommés sur le champ, souvent après torture, sans aucune forme de jugement. Des listes noires ont été rédigées en plusieurs lieux, avec les noms des coupables ou des soupçonnés : on peut facilement imaginer combien d’abus ont été commis de cette façon. Le problème est loin d’être résolu ; d’autant que les voleurs bénéficient parfois de la protection de gens haut-placés dans l’Armée ou au Gouvernement. Comment expliquer par exemple l’emploi de kalachnikov par les malaso lors de l’affaire de Keliberano en 1988 ? Et surtout, comment expliquer l’enterrement du dossier de Keliberano ?

4 – Conséquences

L’ancien sport du vol des bœufs a évolué vers le banditisme le plus ordinaire et, par là même, le plus dangereux, écrit J.M. Hoerner. Le même auteur dit que la recrudescence des vols

« a pris l’aspect d’une véritalble catastrophe. Il ne s’agirait plus aujourd’hui seulement d’un malaise social plus ou moins accentué, plus ou moins aigu, mais d’un fléau socio-économique dont les conséquences finales peuvent être très graves pour le Sud malgache…. En portant atteinte à une fonction déjà économique, la prolifération des vols de bœufs ne conduirait-elle pas, en outre, à saper les fondements de la société même ? »

Hoerner écrivait son article en 1982, mais la valeur de sa remarque n’a rien perdu, au contraire, de son actualité. Les conséquences des ces vols sont nettement visibles à tous les niveaux. Economiquement, c’est la catastrophe. Les bœufs seuls permettent de faire face à des difficultés monétaires subites et importantes ; or, des régions entières ont vu leur cheptel bovin chuter drastiquement (dans le Firaisam-Pokontany d’Isoanala presque 10 000 têtes de bétail ont disparu entre 1979 et 1984) et des vallées entières (Ambatomena d’Isoanala, Marovala, Atsimo de Betroka) ont perdu tous ou presque tous leurs bœufs.

Le manque de bœufs entraîne une diminution de l’agriculture, les bœufs étant utilisés pour le foulage des rizières. Les gens sont fatigués de veiller jusqu’au matin et n’ont plus la force de travailler. Le manque de sécurité dans les campagnes freine l’élan à produire : les voleurs incendient les moissons, emportent le riz engrangé dans les maisons ou l’éparpillent dans la cour.

Mais les conséquences les plus graves, à la longue, sont d’ordre social. J. Faublée écrivait en 1954 : « sans bœuf pas de rite possible, pas de vie sociale possible. »

Ce qui n’était peut-être qu’une simple constatation, il y a 36 ans, est aujourd’hui la triste réalité dans beaucoup de villages. Les Bara sont acculés à procéder à une profonde restructuration du pouvoir patriarcal : l’autorité des aînés et des anciens repose essentiellement sur le troupeau dont ils disposent à leur guise. Les jeunes, qui constituent le gros des bandes armées, prennent « conscience de l’éventuelle remise en cause du pouvoir des anciens dès que ceux-ci ne peuvent plus se prévaloir d’un grand nombre de bœufs ». Les jeunes libérés de l’autorité patriarcale, et en possession de beaucoup d’argent liquide provenant de la vente des bovidés volés, sont de plus en plus tentés par la société de consommation.

« A quelque chose malheur est bon », dit l’adage : la diminution du cheptel bovin à cause des vols, avec tous les bouleversements qui l’accompagnent, aura-t-elle à la longue la conséquence de faire sortir les Bara de l’attachement farouche aux coutumes léguées par les ancêtres et favoriser par là leur intégration dans la vie de la nation ? C’est possible, mais alors, mon Dieu, à quel prix !

1993 – Une civilisation du bœuf – Les Baras de Madagascar – Difficultés et perspectives d’une évangélisation. Luigi Elli

Lettre/témoignage d’un adhérent, janvier 2013

Témoignage : Yann Cécillon, janvier 2013
Tout d’abord ma passion pour MADAGASCAR ainsi que pour les MALGACHES est très certainement née en 1978. Etant adolescent à cette
époque, j’ai été marqué par ces gens que je côtoyais tous les jours comme DÉSIRÉ notre gardien, sa femme THIBA et leur fille DENISE. Il y a eu aussi IRÈNE notre cuisinière et son petit; il y a eu
aussi VELOUMIARY (le gardien de jean Philippe et soazic LE DANDEC).
Devant chez nous, juste devant, il y avait les « comoriens » qui logeaient dans des cabanes en tôle, se faisait taper par leurs
parents et qui ne mangeaient pas a leur faim.
Il y a aussi les pères missionnaires JEAN DOMINIQUE et HUBERT ROY (petit clin d’oeil aux pères missionnaires à MADAGASCAR, il y a
huit ans je cherchais un prénom pour mon fils qui pourrait avoir un rapport avec MADAGASCAR….. et donc il s’appelle  PEDRO, comme le père PEDRO qui s’occupe à TANANARIVE des personnes
vivant dans des décharges à ordures.)
J’ai pense très certainement avoir énormément reçu de ces gens là et de tout les autres; ils ont forcément participé à ma
construction et je les en remercie.
Je suis toujours plus ou moins resté en contact avec ce pays, et d’ en parler ou d’y penser un petit peu chaque jour fait du bien
et permet de le faire connaître mieux et par conséquent de sensibiliser les gens sur des problèmes de malnutrition, d’illettrisme ou autre.
Ma démarche vis-a-vis de votre action est d’essayer de vous aider au mieux car je sais qu’il faut faire plein de choses pour ce
peuple et ses enfants ; et que, TRÈS IMPORTANT, j’ai entièrement confiance en toi Anne-marie ainsi que les autres membres de l’association, que je ne connais pas encore…
Je pense que les donateurs aiment bien savoir où « passe » l’argent donné et surtout s’il est utilisé a bon escient. Pour ma part je
n’ai pas beaucoup de temps actuellement a consacrer à l’association et encore moins sur place mais cela fait parti de mes souhaits futurs. J’aimerais que par vos missions scolaires, culturelles,
médicales ou autres les enfants puissent accéder à des conditions de vie meilleures et qu’ils puissent également en faire profiter à leur tour à ceux et celles qui suivent.
Qu’ils puissent avoir un travail, sachent lire, écrire, subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles.
Quand à la matérialisation des dons que je peux faire, je pense que ce n’est pas a une personne et encore moins à moi de décider
de ce qui est bien pour les enfants sachant que nos souhaits a nous européens sont certainement loin des besoins réels sur place.
Ce sont des décisions qui doivent se prendre à plusieurs tout en respectant la ligne de conduite définie par l’association.
Une chose importante tout de même, c’est de faire en sorte que cette association ne repose pas sur un nombre restreint de
personnes, ce serait je pense mettre en péril le devenir des enfants et celui de ZANAKY LOKARO.
De nombreux donateurs ont plaisir à voir qu’ils ont contribué à tel ou tel projet et que leurs dons n’ont pas été un « coup d’épée
dans l’eau ».
Je suis toujours d’accord si besoin pour donner un avis extérieur de novice ou débattre sur un sujet ou une action a mettre en
place.
YC
HOMMAGE À NICOLE BELLOC

HOMMAGE À NICOLE BELLOC

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HOMMAGE À NICOLE BELLOC

L’association Zanaky Lokaro est en deuil. Notre secrétaire Nicole Belloc vient de nous quitter après 4 mois de lutte contre un cancer du rein qui l’a emportée très rapidement.

Nicole fut l’une des premières personnes à nous rejoindre dans l’œuvre que nous avons entreprise à Lokaro.

Elle s’y est engagée de suite activement. C’est elle qui était à Lokaro pour clore le chantier de l’école fin 2007.

C’était une grande aventurière et elle aimait partir vers les plus pauvres. Elle avait déjà fait plusieurs séjours en Afrique sur des projets humanitaires divers. Elle aurait aimé aller plus souvent à Lokaro, mais ces dernières années sa santé ne lui laissait pas beaucoup de répit. Elle avait donc choisi de prendre la responsabilité de secrétaire de l’association : elle a toujours été une personne de confiance et elle remplissait avec conscience ses engagements.

Depuis quelques années, elle nous avait fait part de son désir de faire une exposition photo pour faire connaître l’association et l’école de Lokaro. Grâce à son dynamisme cette exposition a pu
avoir lieu en mars 2011 et c’est pendant une permanence que nous avons faite ensemble qu’elle m’a parlé des douleurs qu’elle ressentait et qui commençaient à l’inquiéter. Elle a tenu à terminer
l’exposition photos jusqu’à la fin avant d’aller consulter un médecin.

Merci Nicole pour tout ce que tu as su donner. Merci pour ton rire et pour ta joie de vivre.

Repose en paix dans ton éternité. Nous continuons l’œuvre et nous garderons dans nos cœurs ton souvenir vivant.

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Anne-Marie MIGNET

QUESTIONNAIRE POUR TOUS NOS AMIS, ADHERENTS, DONATEURS

Voilà bientôt 5 ans que notre association a été créée. Notre objectif primordial était la création et la gestion de la petite école de Lokaro. Où en sommes-nous ? L’école fonctionne avec 3 niveaux qui correspondent à CP/CE1/CE2 de notre école française. Jusqu’à ce jour malgré les dons généreux qui nous parviennent régulièrement nous n’avons pas eu les moyens humains d’aller au-delà.

Afin de créer du lien et de trouver comment avancer (construction d’un autre bâtiment, ouverture des niveaux CM1/CM2 pour terminer le cycle primaire…) nous avons pensé qu’il serait intéressant de vous proposer de donner votre avis.

Nous vous incitons à aller d’abord visiter ce blog : zanaky.lokaro.over-blog.com et de répondre ensuite.

Votre point de vue nous est très précieux.

 

Faîtes un copier-coller du texte ci-dessous, remplissez le questionnaire et envoyez nous le soit par mail (zanaky.lokaro@gmail.com), soit par courier (voir l’onglet contact)

 

Nom :


Prénom :

 


Adresse postale :


Adresse email :


Téléphone :


 

1 • Etes-vous déjà allé(e) dans un pays du sud ?  

oui – non

 

2 • Si oui, à quelle occasion ? voyage, action, autre (préciser)………………………………….

 

3 • Dites en quelques mots votre ressenti par rapport à ce que vous avez vécu à cette occasion :

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4 • Pensez-vous que l’aide que nous apportons dans cette forme soit adéquate ?

 

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5 • Seriez-vous disponible pour participer à la vie de l’association Zanaky Lokaro ?  

oui – non

 

6 • Les besoins sont les suivants :

– aide au fonctionnement (bureau)

– aide à l’appel de fonds par des actions ponctuelles

– aide à apporter sur place à Lokaro en termes d’accompagnement de projets :

+ des partenaires (enseignants)

+ des enfants et des parents d’élèves

+ mise en place du potager

+ différents chantiers : protection des bois de la construction existante, nouvelles constructions, finitions

Pourriez-vous exprimer à quelle place vous vous sentiriez utile pour la poursuite de cette action ?

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7 • Si vous vous sentez prêt(e) pour un séjour à Lokaro pouvez-vous dire ce qui vous sécuriserait lors d’un séjour ?

 

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Et quelles seraient vos disponibilités en terme de dates et de compétences ?

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8 • Si vous n’avez pas de disponibilités avez-vous des suggestions à faire pour :

– la vie de l’association :

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– l’action sur place :

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9 • Pouvez-vous donner les 3 principales motivations de votre engagement dans cette action ?

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10 • Pensez-vous que notre engagement doit se poursuivre ?

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OBSERVATIONS :

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