Mission « Santé » mars 2013

Compte-rendu mission santé Mars 2013

Association Zanaky-Lokaro

 

Préparation dans l'Hérault

avec Sylviane Guyon, Denis Bianchi et Roseline Musard

Nous fixons plusieurs objectifs :

1) Bilan de santé des enfants de l'école

      1. Contacts avec les adultes de la presqu’île dans leurs villages, car le milieu de vie est indissociable des enfants

      2. Trouver les référents existant sur le secteur, tel les tradipraticiens, les guérisseurs , les agents de santé ou les matrones

4) Faire de la prévention à l'aide de planches sur 3 thèmes auprès des enfants et de la population : l'hygiène et l'eau, le paludisme , l'éducation sexuelle pour les plus grands à partir de 13 ans.

A Fort Dauphin ,nous recrutons une interprète, Mme Sylviane qui nous sera d'une grande utilité, Anne-Marie qui connaît bien le terrain nous facilitera également la tache, et Docteur Myriam viendra à 2 reprises lors de notre séjour, elle reste joignable à tout moment pour nous seconder.

 

1) Bilan santé des enfants :

13 scolarisés en T1 ( ce sont les petits nouveaux), 20 en T2, 26 en T3 et 12 en T4,

Mr Patrice a les T1 et les T3

Mr Valéry a les T2 et les T4

Une grande partie des T5 scolarisés à Itapére viendront également nous voir

En général l'état de santé des enfants s'est nettement amélioré, en effet docteur Myriam consulte tous les 15j et forme Mr Valéry en tant qu'agent de santé, il est chargé de dépister et traiter le palu, d’ôter les parasy et de pratiquer les soins courants.

Tous les enfants ont été vermifugés par docteur Myriam et Mr Valéry a poursuivi le traitement.

Myriam convientque le vermifugeage est un acte de soin esentiel pour la santé des enfants ;

Nous mettons à jour les fiches sanitaires, nous dépistons quelques cas de paludisme, de bronchite, de rhino-pharyngite, mais surtout un état dentaire catastrophique chez certains enfants, sans doute du à l'alimentation majoritairement de manioc, une mauvaise hygiène, des poux chez les filles ( les garçons se rasent la tête), de la malnutrition, des parasy chez les enfants marchant pieds nus et une hernie inguinale.

A l'issue de ces consultations nous établissons avec les 2 instituteurs une liste de 12 élèves malnutris, qui mangerons avec nous le midi durant notre séjour et également durant le suivant le mois prochain, avec un complément de spiruline (les enfants la mangeront sans problème avec de la confiture).

. Les pathologies sont traitées et nous retenons deux mercredis pour les douches, shampoing lessives et ttt antipoux, tous les garçons le matin accompagnés de Denis, Rémi et Marc, les filles l’après midi avec Anne Marie, Sylviane et Roseline.

Nous ôtons les parasy

Nous discutons de l'éventualité de faire venir un dentiste une fois par an pour l'extraction des chicots, et de fournir avec le paquetage de rentrée des tongues à chaque enfant scolarisé, a soumettre à l'association lors de l'AG.

 

2) Consultation à Vatoroka

La grande majorité des enfants viennent de Vatoroka, petit village situé à environ 3 km de Lokaro

L'état malgache vient d'y construire une école à deux classes, mais un seul instituteur est nommé Mr Bertrand, celui-ci nous laisse la classe vacante et nous nous y installons à 4 reprises les lundis et jeudis pour des consultations à la population.

En tout nous verrons 134 personnes, certains sont venus plusieurs fois, avec une majorité de femmes avec enfants : 55 femmes dont 4 enceintes, 54 enfants de 7 mois à 14 ans et 25 hommes .

Les habitants d'Itapera et de Lokaro ont également été prévenus

L'aide de Mme Sylviane notre interprète est indispensable, en effet les habitants ne parlent pas du tout français

Pathologies rencontrées chez les enfants:

Rhinite et douleurs abdominales : nous vermifugeons une trentaine d'enfants

2 malnutritions sévères :

SOR + farine pour bébé. Les mamans les allaitent, mais ces 2 bébés avaient un tout petit poids à la naissance

quelques cas de paludisme.

caries +++

Bronchites : traitement avec Amoxicilline

Pneumopathies légères mais fréquentes dues à la cuisson des aliments au feu de bois dans la maison sans cheminée

Très peu de diarrhées, le village a 2 puits bien clos construits par l'ONG Azafady de Fort Dauphin

Très mauvaise hygiène des petits

 

Pathologies rencontrées chez les adultes :

Chez les hommes

arthrose +++

bronchite chronique

ulcères et douleurs abdominales

problème d'alcoolisme ( le rhum local le topgach est un véritable poison)

HTA

Chez les femmes

très fréquent : douleurs abdominales et gastriques

douleurs articulaires ( elles tissent des nattes toute la journée et pêchent des crevettes , corvée d'eau etc)

pneumopathies

qq cas de stérilité, d'eczéma, de diarrhée, de MST, de palu, d'HTA

L'association prend en charge tous les enfants de moins de 5 ans sur la presqu’île, mais les adultes qui peuvent se déplacer doivent aller à Mandromdromtra où il y a un dispensaire d’état tenu par une sage femme : Mary Kaze et un agent de santé.

Docteur Myriam ira leur rendre visite pour établir le contact.

 

3) Référents santé sur la presqu’île

Docteur Myriam vient tous les 15 j à l'école de Lokaro le matin elle s'occupe des enfants de l'école, l'après midi elle reçoit en consultation les habitants de la presqu’île

 

Les agents de santé :

Mr Valery formé tous les 15 j par docteur Myriam, il assiste aux consultations et prend le relais des traitements, il est indemnisé par l'association pour son travail sur la santé en plus de son salaire d'instituteur.

 

Mme Helenette de Vatoroka : a quelques test palu et 1 seul ttt nné, est en conflit avec Mary Kazes, donc n'est pas réapprovisionnée, elle est vive et dégourdie, pourrait être une personne ressource .

 

Mme Helenette d' Itapera, formée par l'ONG Santé Net de Fort Dauphin ( Myriam et Denis irons leur rendre visite lors du retour en ville pour comprendre leur fonctionnement ), travaille pour tous les villages Vatoroka, Lokaro,Tananolona, Itapere, une pièce sert de dispensaire dans sa maison , la mairie est en train de lui construire un petit dispensaire juste en face de chez elle ;

Une réunion publique avec le maire et les villageois a eu lieu en 2009, pour présenter le planning familial. Actuellement en contraception, elle pratique des injections IM de Depro Provera (médroxyprogesterone acetate) à 60 femmes tous les 3 mois, coût 100 ariary/IM et elle se fait payer 500 Ariary. Elle distribue 15 plaquettes de pilules Pilan ( 3 sem de levonorgestrel + 1 sem de fumarate de fer. Ce sont plutôt les femmes mariées ayant des enfants qui viennent la voir, parfois qq jeunes. Si les femmes vont directement à l’hôpital public, la contraception y est gratuite.

Les hommes ne veulent pas de préservatif

Elle ne s'occupe pas des MST et ignore s'il y en a sur la presqu’île.

Elle traite les femmes enceintes uniquement avec du fer.

Pour le paludisme, elle s'occupe de enfants jusqu'à 5 ans, après 5ans elle les envoie au dispensaire de Mandromdromdtra. Depuis environ 15 j elle en a traité 6 cas avec Actipal 25/67,5 (artesunate+amodiaquine) en dose pédiatrique coût 100 Ariary

Sinon elle vend du Doliprane 50 Ariary.

Elle nous demande d'assister à nos consultations, et à nos actions de préventions pour continuer à se former, nous lui laisserons un thermomètre, et des préservatifs masculins et féminins, elle est très mal payée.

 

Les matrones

A Vatoroka : Mme Marcelline belle mère d'Helenette, très âgée ( 80 ans ) n'a pas de succession pour le moment

A Itapera :

Mme Devavi

Mme Denise que nous visitons, elle exerce depuis 4 ans, a pris la relève de sa tante, Elle se déplace chez l'accouchée, vérifie la délivrance. En cas de problème elle accompagne les femmes jusque chez la sage femme Mary kaze de Mandromdromdtra

 

Les guérisseurs il y en a plusieurs, nous n'en rencontrerons qu'un seul

Mr Rakoto de Vatoroka pour le diagnostic il interprète avec les graines et le miroir qui est le lien avec ses ancêtres Mr Rakoto à 12 âmes ( 12 ancêtres qui le conseillent) de plus il possède le don de guérir.

Ses médicaments :- Un mélange de 260 plantes mélées à 600Ariary en pièces à respirer

– 990 plantes +huile : y tremper un bâtonnet et le sucer

– sinon plantes fraîches en tisane

Chaque consultation coûte environ 600 ariary

Il nous emmènera avec lui ramasser des plantes médicinales et découvrir la foret.

 

Le dispensaire de Mr et Mme Brechard vient de se terminer , il serait opérationnel dans quelues mois et bien pourvu en médicaments. Il est prévu d'y soigner la famille élargie de Mr Jean mbola de Lokaro environ 60 personnes dont certaines habitent Fort Dauphin, suivies par le docteur Abel. Marie claire et Mr Brechard qui ouvrent leur dispensaire lors de leur présence sur la presqu’île, proposent que nous réfléchissions ensemble à un possible partenariat .

 

L'épicerie D'Itapera chez Doudou vend des médicaments , par exemple du vermifuge, des antalgiques ou même des antibiotiques, mais malheureusement il les vend à l'unité suivant l'argent disponible, sans soucis de l'efficacité.

 

L'hopital de Fort Dauphin qui accueille les urgences et les cas graves évacués de la presqu’île( deux ou trois par an)

Nous irons le visiter , il est pavillonnaire , correctement entretenu et nous rencontrerons les médecins responsables des différents services , notamment pédiatriques, gynécologue, urgences, médecines.

Les soins restent basique, pas de véritable appareillage pour des gestes d'urgence, mais la chirurgie générale semble assuré. (appendicite, vésicule, cataracte, …)

nous ne verrons pas le bloc opératoire.

Les familles sont présentes auprès des malades car l’hôpital ne fournit ni le linge ni les repas ce qui complique la présence des mères sur du long terme.(autres enfants à charge éloignement géographique absence de structure d'accueil).

A noter qu'un programme nommé GREDI prend tout en charge concernant les enfants souffrant de graves troubles de la nutrition.

 

Santénet santé net est un bras articule financé par US AID et chapeauté par l'état Malgache. Leur mission consiste à évaluer , recruter , et former les agents communautaires en lien avec les dispensaires. Deux types de formation grade I et II.Ces formations sont rémunérés pour les agents communautaires. SOIt è jours à 30000 ar.

Sant é net ne s'occupe pas directement de la formation. Il délègue les formations (à assoc fort dauphin sur toute la région).Sur la région de Fort Dauphin, ils sont cinq employés dont deux médecins.Les formations restent très basique meme au niveau II.

Le programme sané net semble compromis pour la fin de l'année , et le medecin rencontré n'a pu nous dire comment fonctionnera la prochaine organisation.

 

Fourniture des médicaments L’état fournit par le biais d'ONG et de programme ,les médicaments les plus basique à moindre prix, ils sont gratuit ou à prix très modéré en fonction de qui les distribue.

Toutefois hors programme national, les associations récupèrent une marge sur le prix très modique du médicament vendu au malades.

 

  1. Les actions de préventions

3 thèmes sont proposés aux enfants de l'école et aux adultes à Itapere et Vatoroka soit 9 présentation.

 

-présentation du kamishibai sur l’hygiène et un complément sur la gestion de l'eau., les 2 instituteurs aidés de Myriam ont déjà fait du travail reste à différencier l'eau de boisson et l'eau de lavage et la couvrir. A noter que le plus gros village Itapere n'a toujours pas de puits, ni de toilette sèche, malgré une demande écrite auprès de l'ONG Azafady de Fort Dauphin ( Anne -Marie et une équipe iront lors de leur retour en ville pour appuyer la demande des villageois)

 

-L'explication du paludisme et les mesures de prévention. Toujours beaucoup de cas durant la saison des pluies de Décembre à Avril, les moustiquaires distribuées par l'état servent trop souvent à la pêche aux petits poissons et aux crevettes

 

L'éducation sexuelle , pour les plus de 13 ans, rassemble des jeunes et des moins jeunes discussions animées et intéressantes, explication du corps et de son fonctionnement, démonstration de préservatifs .

 

A noter une bonne participation des adultes lors des ateliers, Une bonne centaine en tout.

 

En conclusion, l'inventaire a été dressé, les soins aux enfants de l'école sont effectifs et efficace, Myriam se fournira désormais à Madagascar pour l'essentiel des produits pharmaceutiques ce qu i devrait entraîner une baisse de ce poste importante, majorer par le fait que nous saisissons mieux les nécessites de terrain pour fournir uniquement ce qui est nécessaire. Les huiles essentielles ont été utilisés pour des soins basique, ceci reste à approfondir.

Le plus important est que nous soyons rentré en contact avec les adultes et les futurs écoliers de la presqu’île, amorçant une relation essentiel dans la prise en charge de la santé de l' enfant.

Ils nous restent à réfléchir et à évaluer le champ d'action de Zanaky Lokaro, notamment en matière de vermifuge à l'ensemble des enfants de la presqu’île, en matière de coût et de faisabilité sur un plan pratique et de confiance à qui nous confierions la mission

La discussion continue et devrait s'affiner lors de l'AG en métropole fin juin.,

 

Mission « Rénovation du local » de mars 2013

MISSION D'ACCOMPAGNEMENT DE MARS 2013

Carnet de bord journalier par Marc Platret

MARDI 5 MARS : nous roulions depuis une heure et il restait plus de la moitié du chemin à faire, une piste plutôt chaotique ; levés à 5 heures ce matin, il a fallu charger les sacs de voyage sur le toit du NISSAN (4×4) et toutes les marchandises sur la plateforme arrière : patates, lentilles, sel, farine, gaz, bananes, concombres etc. etc…..il ne fallait rien oublier nous partions 20 jours et au village de LOKARO,il n’y a rien à acheter pour vivre à sept personnes.

A FORT DAUPHIN, la veille du départ, chacun s’était occuper pour acquérir de quoi manger ; et de quoi travailler avec des clous, du grillage fin et quelques outils.

Le chauffeur conduisait bien ,avec Roselyne et Sylviane (infirmières) assises devant et l’autre Sylviane (Malgache) qui nous servirait d’interprète assise entre Anne-Marie MIGNET et moi-même. Rémi, (époux de Roselyne et homme polyvalent), voyageait dans la benne, en plein air, avec son ami Denis, infirmier, assis sur les sacs de riz et autres marchandises.

Trop de creux et de bosses sur un passage très difficile, nous obligent à tous descendre. Le chauffeur s’en sort bien, et emprunte un peu la plage en fin d’itinéraire. Le village est sur une presqu’ile et c’est en pirogue ‘locale’, avec un peu d’eau au fond, que nous chargeons sacs et tout le reste pour quatre traversées d’environ 80 m.

La chaleur est accablante et chacun plante sa tente. A 21 h nous sommes tous couchés.

MERCREDI 6 MARS : il a plu toute la nuit, mais la journée le soleil sera toujours avec nous, sauf un jour. Pour protéger la nourriture des prédateurs, Rémi et moi construisons un garde-manger dans l’école et le soir même, fruits et légumes sont en sécurité.

Et au diner, Rémi nous cuisine des écrevisses achetées à un pêcheur. La sauce est faite avec un lait de coco, carottes et choux en sauce pour accompagner le riz quotidien.

JEUDI 7 MARS : après beaucoup d’échanges et de suppositions, la décision est prise : nous allons redresser le « HILTON V », petite construction de 3 m sur 4, qui penche, prête à s’écrouler. Avec 3 élèves, nous « déshabillons » le cabanon et construisons une petite échelle pour la circonstance.

VENDREDI 8 MARS : comme chaque matin, chacun prend ses gouttes (huiles essentielles). J’ai choisi l’option 2 gouttes de sarriette dans un cuillérée d’huile … d’olive. Pas de vaccin, pas de « malarone », pas de palu, et même pas piqué par les moustiques. Et la vie est ….spartiate : il ne faut pas oublier le seau et le gobelet en plastique pour aller prendre sa douche. Et surtout, jamais de retour à vide. Au puits, à 150 m, on pompe et on rapporte 1 seau plein. L’eau servira : à la vaisselle et à remplir le récipient filtreur, pour devenir potable.

Aujourd’hui, nous avons rencontré le guérisseur au village voisin (Vatoroka) et les 3 infirmiers (res) ont conversé avec une sage-femme

Samedi 9 mars : avec une grosse échelle, nous servant de « poussoir », et des chevrons utilisés comme leviers, le Hilton fini par être équilibré en vue d’une solide consolidation pour rester d’aplomb. Les bois sont commandés et nous attendons les livraisons des bûcherons locaux. Comme tous les midis, le menu reste identique : riz et grains (soit lentilles, soit haricot, rouges ou blanc) douze enfants squelettiques mangent à la même heure, plus que nous. Ils ont été choisis par les « soignants » pour restaurer leur santé défaillante.

Au tableau noir, le planning pour 15 jours a été établi. Anne Marie, Roselyne, Sylviane et Denis, ont posé l’essentiel de la mission : SANTE pour les enfants.

Rémi et moi, nous nous adaptons en aidant les enfants à la douche, aux repas de midi et aux réparations diverses.

DIMANCHE 10 MARS : sortie en groupe : messe à l’église de Vatoroka pour certains et préparation de crêpes et cacahuètes grillées pour le pique-nique. Balade ensemble jusqu’à ITAPERA et baignage au retour.. Sylviane, (la traductrice) est avec nous et souhaite apprendre à nager.

LUNDI 11 MARS : lever à 6 h. nous commençons la mise en place des contrevents sur le « Hilton »afin de maintenir la structure verticale et indéformable à terme. Angelot, Androle et Gélafin nous aident ce matin, ils mangeront avec nous à midi, ainsi que les 12 autres « à requinquer ». Avec Anne Marie et Rémi, nous servont les enfants. Les 3 autres (infirmiers) sont partis soigner à l’extérieur, avec l’interprète (Sylviane), ils rentreront ce soir. (Le repas sera prêt.)

Et comme à chaque fin de journée, un tour de table, (sans protocole), permet à chacun d’exprimer son ressenti de la journée ; La pauvreté extrême, la saleté, les santés défaillantes des enfants, nous ont plongé dans un autre univers. La qualité des relations entre nous et la grande expérience (25 missions pour Anne-Marie )nous permettent au bout d’une semaine d’aborder les situations plus sereinement. Nous sommes dedans, impliqués, et un peu plus détendus qu’à l’arrivée.

MARDI 12 : Myriam, la Docteur, arrive avec le taxi tout-terrain et Geneviève (l’épouse du directeur) qui fait chanter les élèves. Il y a aussi Manitra, 21 ans, le fils de l’interprète venu découvrir le lieu où sa maman travaille tous les 15 jours sur les plantations.

Il y a de l’animation autour de l’école avec une dizaine d’adultes. Les enfants sont contents. On s’intéresse à eux.

Au menu de ce soir, Roselyne nous a préparé des concombres en salade et des spaghettis sauce tomate (un luxe)

MERCREDI 13 : ce matin, Rémi, Denis et moi-même, nous nous occupons de la douche des garçons. Démonstration et application en plein air sur l’herbe, avec des seaux et des gobelets en plastique. Ils apprécient le shampoing qu’ils voient très rarement et le plaisir de se laver est là. Nous achetons un peu de poisson à un pêcheur passant. Pour 1 euro 50, nous pourrons améliorer le menu du souper. Nous avons aussi la visite des livreurs des « feuillages » pour refaire le toit du Hilton. Ce sont des branches sèches de « l’arbre du voyageur ». Garantie imputrescible.

JEUDI 14 : les 4 bastaings « fait main », en forêt, à la hache (unique outil de coupe), sont livrés. Ils mesurent environ 4 m et la section est à peu près 7 cm X 15 cm. Nous perçons des trous à la « chignole » et assemblons avec des clous (difficile à entrer dans le bois dur) et des tiges filetées Æ 8. Il fait très chaud, nous transpirons ; l’après-midi, Rémi et moi quittons

Le chantier pour une baignade .bien méritée Un arceau de ma tente a été cassé, je répare avec l’aide de mon collègue. Les infirmiers sont partis soigner au village voisin. Au « tour de table » ce soir, nous apprenons que notre collaboratrice interprète a perdu beaucoup (des milliers) d’arbres en pépinière dans une plantation personnelle. Investie dans un projet de reboisement régional, la météo lui a joué un mauvais tour, en inondant (2 m d’eau) la quasi-totalité de ses plants. Nous restons pantois, déconcertés, sans voix !!

MARDI 15 : Anne Marie s’est absentée à Fort-Dauphin : tâches administratives et ravitaillement. Denis retire des « paraches », espèce d’asticots qui s’implantent dans les pieds des enfants. Les 2 infirmières et la traductrice mène une campagne d’infos contre le palu au 3ème village Itapera et insistent sur la nécessité d’avoir un puits ! Pour une meilleure eau alimentaire aux habitants.

Au souper, un luxe : haricots verts et patates ; cela nous change du riz quotidien, collant. Décompression en soirée : « massage bien-être ». Les maux de dos s’estompent. Un peu de détente s’installe. Aujourd’hui j’ai réparé l’escalier des W.C. (toilettes sèches) et Rémi changé la serrure d’une porte de l’école ;A 21h30, tous sommeillent.

SAMEDI 16 : des « beignets » au petit-déjeuner. Nous sommes contents de cette fabrication par Madame Patricia. ( le matin pas de pain, pas de beurre, pas grand-chose en général)

Nous avons reçu, les « pieux », longueur 1,30 m, section 10X12, pour ancrer le « Hilton ». Creuser, clouer, scier,….. Et il fait chaud.

L’après-midi est plus relax. Je donne un cours particulier sur les divisions à Sylvestre (17 ans). Ensuite nous discutons avec les 6 collégiens pour les aider à expédier un courrier à leurs « parrains ».

DIMANCHE 17 : le démarrage est difficile. Echanges et décisions. Nous partons à 10 h. avec le guérisseur, nous découvrons des plantes médicinales au cours de notre promenade en direction d’Itapera. A 11h30, il fait trop chaud. Nous nous asseyons à l’ombre, prenons des notes et admirons le paysage … exceptionnel. Un peu plus tard, la forêt nous accueille pour le pique-nique : concombre (1 tranche), une galette et des cacahuètes. (Sobriété)

Au retour une baignade, nous détend près d’un élevage de crevettes.

LUNDI 18 : exceptionnel petit déjeuner : une tranche de pain d’épices et 3 petits beignets cuits, à l’huile…. dans le cabanon de Mme Patricia, sur le feu de bois à même le sol, sous un petit cabanon- (Moins de 2mX3m) – appelé cuisine. Avant, le feu se faisait à même le sol, dans la case d’habitation. Mais aussi, très souvent les Malgaches cuisinent au charbon de bois sur le « fatapère ». Nous appellerions ça : un mini barbecue, de 40 cm, très mobile et qu’ils maitrisent très bien, en toutes circonstances.

Arrêt de toutes les activités à 16h : une baignade et un peu de repos. Ce soir, nous avons eu : carottes râpées, soupe aux choux et pommes de terre.

MARDI 19 : a 8 h, les 3 infirmiers et leur interprète partent à Vatoroka, à pieds bien sûr, à environ 3kms 500 (informations + soins).

Rémi et moi poursuivons le chantier « charpente ». Je suis un peu fatigué et j’ai maigri de qq kilos. La pause café à 10 h, avec 1 beignet est toujours appréciée. Si parfois l’environnement est sale, la vue sur la nature à l’embouchure de la mer est magnifique. C’est notre plus belle « carte postale ».

Les derniers « pieux » et chevrons livrés permettront « l’accroche » au sol et le support du plancher.

MERCREDI 20 : nous pressentons la fin de notre mission. Nous tâchons de clore ce qui a été entrepris : soins, informations, prévention, reconstructions, réparations ; étiquetage des plantes collectées avec le guérisseur local.

Le soir nous répétons quelques chants en prévision du dernier jour. Le dîner s’est amélioré par l’achat d’un gros poisson. Nous le partagerons demain midi avec nos 12 petits pensionnaires sous-nutris.

JEUDI 21 : dernière traverse posée sur le « HILTON V », mise en place de la porte et pose des 2 marches d’escalier. Quelques élèves s’exercent au maniement du ciseau à bois et de l’égoïne. Anne-Marie fait le bilan pédagogique avec les 2 instituteurs et m’invite à participer. Ils sont invités à partager notre avant dernier repas. Pour la circonstance, le riz est accompagné de quelques crevettes en sauce.

VENDREDI 22 : dernière journée de travail. Prise de notes pour des poursuites de travaux et finitions. Arrivée de Myriam (le docteur) de Mme Geneviève et les 3 enfants (de Sylviane) privés de leur maman durant 3 semaines et curieux de découvrir le site…..

Il n’y a qu’un point d’eau : le puits à une centaine de mètres, deux « toilettes-sèches », (avant, il n’y avait pas de W.C.) ; Nous devons nourrir tout ce monde…..mais une bonne ambiance règne, la vie est la plus forte, l’optimisme est de mise, même si un « parache » a été repéré sous mon pied. Nous en rions et 2 adultes se précipitent pour m’opérer !!!

SAMEDI 22 MARS : préparatifs de retour sur Fort Dauphin

Démontages des tentes (nos chambres) et rassemblement des sacs dans l’école. A 9h, sous la conduite de Mme Geneviève (épouse de Mr Patrice) tous les enfants présents (environ 75), entament une série de chants malgaches, chaleureusement applaudis.

Et puis c’est à notre tour, tous les six, de chanter en valsant (en « tong », dans l’herbe) sous les rires débridés des élèves et autres spectateurs.

Mais quand Sylviane (traductrice) a entraîné Mr Patrice (Directeur de l’école), pour quelques pas dansés, ce fut une explosion de rires des enfants et pour nous, beaucoup d’émotion de voir ce couple « pays », s’associer à ce moment de joie partagée.

Merci à tous ces enfants d’exister autrement, en traduisant un espoir de vie meilleure, avec une santé qui s’améliore.

Merci à ces deux instituteurs qui font leur possible pour ces élèves qui ont une énorme soif d’apprendre.

Enfin et surtout, merci à Roselyne, Sylviane et Denis qui ont prélevé un bon mois de leur vie professionnelle pour réaliser ce projet « SANTÉ pour les plus démunis ».

A Sylviane, notre interprète, nous avons exprimé toute notre reconnaissance. Sa disponibilité en toutes circonstances, (achat de poissons et traductions sur tous les sujets) nous a permis d’aller plus loin à la rencontre des autres.

Nous savons aussi que le docteur Myriam poursuivra toute l’action de santé entreprise. Merci à elle.

Avec eux et avec elles ; avec Anne-Marie et avec Rémi, les valeurs auxquelles je crois (de générosité, de partage et de fraternité) n’auraient pas eu autant de sens concret, au cours de cette action humaniste.

Merci à tous.

Marc PLATRET –adhérent depuis le début en 2005 – Vice Président

Participant à la mission Lokaro. Mars 2013