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Mission (suite de séjour) du 16/10 au 7/11 2011

SUITE DU SEJOUR POUR ANNE-MARIE DU 16 OCTOBRE AU 7 NOVEMBRE

 

I – SEMAINE DU 16 OCTOBRE AU 22 OCTOBRE (FORT-DAUPHIN)

Cécile étant encore là jusqu’au 18 nous avons pris le temps de mieux nous connaître et de faire une pause…

Nous voulions :

  • trouver la possibilité de plastifier les planches de l’histoire « tout va bien » dessinée par Véronique et Cécile dans le cadre de l’éducation à l’hygiène pour l’utilisation avec le kamishibaï. C’est chose faite et nous l’avons ré-utilisée avec les enseignants lorsque  je suis retournée à Lokaro. Ca marche bien.
  • Visiter l’association italienne CIELO TERRA afin de voir comment nous pourrions travailler ensemble. Leur projet de barges de transport (passagers et bagages) sur le lac LANIRANO de Fort-Dauphin à Evatra peut nous rendre service dans un futur proche…

 

Après le départ de Cécile…

  • liquider les démarches administratives bancaires pour les virements mensuels des salaires des enseignants et nos cotisations CNaPS..
  • rechercher un document officiel sur la grille des salaires des fonctionnaires de l’Etat malgache : introuvable ! Les informations réelles sur les niveaux de salaires des enseignants à Madagascar en fonction des diplômes et de l’ancienneté sont « ultra-secrètes »… Notre désir serait d’aligner les salaires de nos enseignants sur cette grille… Les informations que je glane ici et là sont très floues et très contradictoires… affaire à suivre donc..
  • inscrire BIENVENU au CEG de LANIRANO : Bienvenu est un ancien élève de l’école Zanaky Lokaro. Il a passé avec succès son C.E.P.E. en juillet 2010. Il m’avait sollicitée l’an dernier pour l’aider, je n’avais pas eu le temps de m’en occuper. Il n’a donc pas pu s’inscrire au collège à la rentrée 2010/2011 faute d’avoir trouvé un parrainage. Nous lui avons avancé les frais d’inscription et offert le matériel scolaire dont il a besoin pour l’année en attendant de lui trouver un parrain ou une marraine. Pour information : les établissements d’enseignement public à Madagascar demandent tous à l’inscription des « écolages » qui varient selon les établissements… Ils servent à couvrir les frais de fonctionnement qui ne sont pas pris en charge par l’Etat. Une autre information qui reste à confirmer : les fonctionnaires de l’Education sont de moins en moins nombreux, ils sont assistés par des suppléants qui sont (seraient) rémunérés par les parents d’élèves.. Dans le cas de Bienvenu nous avons avancé : 23 000 ariarys de frais d’inscription + 2 000 ariarys (500×4) de prise en charge suppléants pour 4 mois.. ce qui tend à confirmer ce que nous avons dit plus haut.

J’ai été heureuse, surprise et rassurée de rencontrer en tant que chef d’établissement du CEG de LANIRANO, Rolande, que Lyliane et moi avions rencontrée lorsque nous cherchions des enseignants pour Lokaro… Nous avions « flashé » sur Rolande… Elle n’avait pas donné suite parce que les salaires que nous proposions étaient trop bas.

 

II – A LOKARO DU 22 OCTOBRE AU 5 NOVEMBRE

1 – Le 22 octobre et le 5 novembre : visites du Docteur Myriam… Comme toutes les choses nouvelles il sera nécessaire de ré-ajuster l’organisation de ces journées afin que le suivi de santé soit efficient. Je l’assiste du mieux que je peux. Elle semble intéressée par l’action auprès de ces enfants et exprime le désir de les connaître mieux… C’est Denis qui fera le lien et le suivi avec elle…

2 – Assistance dans la classe de Valéry qui enseigne aux niveaux T1 et T4 (CP – CM1)… J’observe beaucoup afin de pouvoir suggérer quelques petites choses lui permettant d’être plus serein dans l’accompagnement des apprentissages. Nous échangeons beaucoup et il est ouvert. Le groupe de T4 est vraiment intéressant. Je trouve que ces enfants sont très motivés, impliqués et responsables. Nous leur distribuons leur matériel et ils le garde dans leur bureau. Jusqu’à maintenant tout le matériel était distribué chaque jour. Ils sont 27 dont seulement 6 filles. Plus les élèves avancent en âge et plus le risque est grand pour les filles de ne pas continuer leurs classes… Je conseille à Valéry :

+ que les grands aient toujours un livre à leur disposition pour lire ou dessiner s’ils ont terminé le travail demandé. Depuis le passage de Cécile et Véronique, le dessin va bon train !!

+ que les petits aient tous les jours une activité manuelle : coloriage, piquage, découpage, dessin de formes, puzzles… nous avons préparé du matériel

3 – Réunion de parents d’élèves en présence de tous les enfants. Cette expérience nous a été suggérée par Samuel Tomety, compagnon de Raymonde Grayon de Fort-Dauphin. Si les petits ont ressenti le besoin de sortir avant la fin, les grands ont été très attentifs à tout ce qui se disait. Les sujets abordés :

– Leur avis sur notre action : sont-ils contents ?

– Rappel des points importants du règlement intérieur de l’école : propreté, hygiène, vêtements, culottes pour les filles…

– Les limites de notre action s’il n’y a pas de collaboration plus effective de la part des parents : classe T5 et classe pré-scolaire à Vatoroka.

– Les parrrainages possibles pour les enfants au-delà de leur scolarisation à Lokaro : nous parlons de ce que peut être un parrainage et les conditions d’attribution.

– Rappel de la responsabilité parentale sur les soins à apporter à leurs enfants. Nous parlons de la visite du Docteur Myriam.

Ce qui ressort de cette rencontre :

  • la moitié des parents étaient représentés : ils ont pris la parole et échangé sur chaque point abordé ;
  • ils se sont dits prêts à participer ;
  • ils ont exprimé de la reconnaissance ;
  • en fin de réunion : la fuite du toit sera prise en charge par 2 élèves de T4
  • conscience de la nécessité de rester en lien avec ces parents qui font « du mieux qu’ils peuvent »

Personnellement j’ai pris conscience ce jour-là que les enfants de l’école sont prêts à se prendre en charge sans faire appel à leurs parents. Que ces parents sont eux-mêmes dépourvus et n’ont pas eu la chance d’avoir ce que nous offrons à leurs enfants. C’est en toute sérénité que nous nous sommes quittés.

4 – Toilette des garçons (les petits de T1 – T2) avec shampoing, douche et nettoyage des ongles pieds et mains. Ce que je faisais toujours au moins 1 fois à chaque visite avec les filles. J’ai vu les petits garçons tellement délaissés que j’ai fait une tentative : ils ont accepté et y ont pris beaucoup de plaisir ! J’ai laissé un coupe-ongles et une brosse à leur disposition après un petit topo sur leur usage.

5 – Atelier de raccomodage de vêtements avec garçons et filles : tout le monde a bien participé.. Certains enfants ont pris le temps de laver le vêtement avant…

Je leur ai dit au revoir le vendredi matin 4 novembre puisque c’était leur dernière matinée de classe avant mon départ. Geneviève la femme de Monsieur Patrice les a fait chanter une dernière fois à ma demande. Je les quitte la larme à l’œil.

 

Pour conclure sur un long séjour au village :

  • nous avons vécu une aventure intense tant sur le plan de la vie communautaire entre nous que sur tout ce que nous avons partagé avec les enfants.
  • Les enfants ont une reconnaissance qu’ils manifestent par le sourire, le rire, la joie, la participation active à tout ce que nous proposons.
  • La demande de leur part est encore et toujours là ça c’est sûr.
  • J’ai personnellement appréciée d’être dégagée d’un matériel au quotidien ce qui m’a permis d’être dans la légèreté et dans l’observation.
  • La préparation que nous avions faite de ce séjour avec tous ceux qui étaient là nous a permis d’avoir toujours des solutions de rechange lorsque le matériel faisait défaut.

Je remercie infiniment toute l’équipe. Chacun a donné le maximum. Je me suis trouvée confortée et réconfortée dans la justesse de cette action.

Je remercie aussi tous les enfants de Lokaro pour tout ce qu’ils nous offrent, ainsi que les maîtres Patrice et Valéry qui sont des êtres de confiance.

CR Mission sanitaire Oct. 2011

Compte-rendu sanitaire sur le séjour à Lokaro

Séjour déroulé en octobre 2011, sur une durée de trois semaines.

 

Généralités :

La prise de contact avec  la réalité sanitaire malgache, et l’état général de la population et des moyens mis en œuvre par le gouvernement incite à penser que la prévention reste la clé de voûte d’un projet sanitaire  sur Lokaro. Aussi, doit-on garder à l’esprit que la seule continuité de soin sérieuse et efficace à ce jour reste un programme de prévention détaillé ci-dessous qui viserait à « limiter la casse »parmi les enfants.

À ce jour, les venues ponctuelles de personnel de soin  n’autorisent pas  à avoir un programme beaucoup plus ambitieux.

 

Objectif n°1:

Recenser l’existant en matière de santé. Dispensaire, herboristerie, médecine traditionnelle et prise de contact avec les acteurs de santé.

 

Sur Lokaro, il existe un bâtiment dédié en cours de construction, mais le projet semble abandonné par le propriétaire des lieux.(M. Brechart).

Un médecin vient (Dr Abel) une fois par mois pour la prise en charge de la famille de Mr Brechart, au vu de l’état général de la population concerné, les médicaments ne sont pas fournies ou pas utilisé faute de présence ou d’argent. (À éclaircir).

À noter qu’une politique de contraception à été mise en place par le docteur Abel  chez les jeunes filles.

Les infrastructures en matière de santé sont fragiles sur la presqu’île.

Nous avons visité un centre de soin sur le village voisin (vingt KM) ,  des soins sont prodigués par un médecin (non rencontrés, car absent), les soins sont effectifs, les médicaments présents et semble adaptés (allopathie). La continuité de soins est chaotique est assujettie à  la présence du personnel médical et paramédical qui semble hasardeuse.

Les adultes et les enfants scolarisé ou non par Zanaky Lokaro, doivent pouvoir bénéficier de ses soins, mais nous ignorons les conditions d’attribution et le mode de prise en charge (coût etc.) de ce poste hospitalier avancé (à approfondir).

Nous n’avons pas rencontré de guérisseur toutefois présent à Itapera.

Nous rencontrons le docteur Myriam sur Fort Dauphin, elle semble disposée à venir tous les quinze jours le samedi (l’école est fermée ce jour et elle peut y exercer librement).

Elle est venue lors de notre séjour sur place. Elle a accepté notre proposition, et nous ses conditions financières.

Nous fournissons les médicaments.

Seuls, les enfants scolarisés pourront bénéficier des soins de Myriam, au vu de la durée des vacations.

Nous convenons d’une période d’essai jusque fin décembre de façon à ce que chacun se positionne et apprécie le service rendu.

Denis fera le lien au sein de l’association avec Myriam, via Internet.

 

 Elle devra donc, pour chaque venue :

  • Faire un compte-rendu adressé à Denis qui le répercutera.
  • Utiliser une fiche standard et nominative pour chaque enfant que nous élaborerons au retour.(Fait en cours de finition en collaboration avec Myriam)

Denis se charge d’approvisionner Myriam en traitement allopathique quand l’approvisionnement n’est pas possible sur place en regard des besoins de la population des enfants scolarisés par Zanaky Lokaro (le petit matériel chirurgical et les antibiotiques ainsi que les vermifuges semblent le plus indispensable).

Les missions de Myriam ont été définies en collaboration avec Anne-Marie, Myriam et Denis.

L’accent est  porté sur le travail de prévention et d’hygiène général qui demeure le traitement  le plus efficace et le moins coûteux.

 

Les thèmes prévention

  • Hygiène des mains
  • Hygiène corporelle et standard
  • Travail sur les modes de contamination (manu portée, MST, etc.…)
  • Ttt préventif vermifugeage tous les trois mois .
  • Travail d’information sur la contraception auprès des garçons et des filles.

 

Utilisation des médicaments

  • Les traitements médicamenteux utilisés le sont pour de courte durée et en égard à leur faisabilité en l’absence d’acteur de soins,( au risqué de devenir nuisible si les ttt ne sont pas contrôlées (ttt corticoïdes et antibiotiques notamment.)
  • Le bénéfice risque est du ressort de Myriam qui reste l’autorité médicale de ZL.
  • Une malle à Pharmacie a été crée et un inventaire a été fait avant mon départ.

Le coût évalué de l’opération tournera autour de 2000 euros annuels. Des membres de ZL métropole se proposent d’organiser des actions pour couvrir tout ou partie des frais engagés, et ne pas trop grever d’autres projets

Au total, l’objectif n°1 n’est que partiellement rempli, car il reste à apprécier sur la durée et, est dépendant de nos relations avec Myriam. Si, le travail devait bien se passer, nous pourrions passer à la deuxième phase.

Dans le futur, nous devrons envisager un lieu de soin dédié et sécurisé, Le problème du suivi des traitements et la continuité des soins de plaie reste entière.

Dans l’idéal, un infirmier compétent et une présence médical 2 fois par mois devraient régler l’essentiel des problèmes chroniques. Pour l’aigu, reste la ville voisine en dehors des présences médicales et infirmières éventuelles.

 

Question à se poser dans un premier temps :

  • Avons-nous les moyens financiers de faire perdurer le projet ? 
  • Avons-nous les moyens humains de faire ce projet à long terme : Médecin, infirmier malgache, soutien logistique, suivi approvisionnement, etc. ?
  • Est il envisageable de créer ou de mutualiser un lieu de soin dédié (construction déjà en cours à Lokaro ?).

 

Objectif n°2

Évaluer les besoins fondamentaux en matière de soin, de  prévention, de maintenance et de restauration.

 

  • I :Prévention :

La tache reste entière et immense, un travail a été accompli en ce sens sur les trois semaines, lavage des mains, comment éviter les contaminations, etc, lors d’atelier ludique de très haute qualité pédagogique.

À peu près 150 enfants ont été vus lors ce  séjour, Myriam dispose de données sur chacun d’entre eux, avec plusieurs critères basiques age taille, état nutritionnel, état cutané, dentaire, neurologique,, état infectieux, etc……..

 

Au total, pour faire simple,

A :

On dénombre au moins la moitié des enfants en état de carence nutritionnel sérieux, régime pauvre en protéines et légumes frais. Au moins  la moitié d’entre eux nécessiterait un programme de réalimentation sérieux seule vingt, les plus fragiles ont reçu un traitement  à la spiruline les suppléant en vitamine oligo-éléments et protéines. La mono diète reste une des pierres angulaires du mauvais état de santé général. La spiruline peut aider, mais ne peut se substituer à une nourriture variée et suffisante.

Projet :

– Continuer les cures de spiruline

-Potager collectif sur l’école est en projet (avec de nombreux écueils, voir montagne).

-Trouver un fournisseur de spiruline à Madagascar,

À noter que l’état sous nutritionnel chronique entraîne une certaine apathie, des retards mentaux parfois irréversibles., Et favorise la baisse des défenses immunitaires et leurs réponses.aux maladies et  agressions externes.

 

B :

L’état de saleté est généralisé, ceci est d’autant plus incompréensible que l’eau est abondante, même si la lessive reste chère.

Presque tous les enfants sont sales poussiéreux, et crasseux, les rhinites innombrables, les parasites sont légions, les villages sont confits et sales, la cuisine est souvent faite a même la case au feu de bois, les fumées favorisant les affections bronchiques nombreuses. L’état des pieds et des ongles est crépusculaires aggravées par la présence des puces de mer parach.

Les abcès dentaires sont fréquents, les caries, les mycoses buccales quasi systématiques.

 

Projet en cours et à venir :

  • Faire découvrir aux enfants les joies de la baignade et de la douche.(Fait mais  à continuer)
  • Faire un travail de prévention par le biais de Myriam sur l’hygiène à tous les enfants (cf. obj n°1)( en cours et défini avec Myriam).
  • Faire un travail de prévention auprès des instituteurs sur l’hygiène (fait et à refaire).
  • Systématiser le lavage des mains, avant les repas, après les toilettes et de rentrer en classe. ; (Instituteurs compris, Répéter, répéter, répéter).
  • Sensibiliser les enfants par des actions ludiques et répétés. (Voir théâtre Kamishibai).
  • Faire un vermifugeage systématique trimestriel pour les oxyures et, un plus important une fois par an,.(à pérenniser)
  • Le vermifuge age des enfants  des enfants est un acte majeur, programmé jusqu ‘en juin  2012. Fait lors du séjour, instituteurs compris.

Les résultats au niveau des diarrhées, rhinites, a été assez rapide voir spectaculaire au vu de la réponse thérapeutique des enfants exceptionnels.

Geneviève a fabriqué de la lessive et du savon avec de l’eau et des cendres,(on trouve pas moins cher) le produit a été utilisé (a  perenisse).

Le lavage des dents est inexistant (travail à faire).

Le problème des puces de mer est entier, invalidant des enfants au point d’avoir des difficultés à la marche, des surinfections aux pieds, des anémies et des insomnies chroniques à cause des démangeaisons.

Nous avons commencé un travail sur les sujets les plus atteints, certains ont bien récupéré, mais on doit compter au moins  quatre séances d’une heure minimum pour retirer les parasy. Une opération dans le futur doit être envisagé avec des gens compétents pour faire une opération d’éradication complète. Pour l’un d’entre eux, un parage chirurgical semble nécessaire. Nous évaluerons sa faisabilité avec Myriam.

Il serait plus profitable pour tous de repérer et d’éliminer les parasites à la base, une bonne hygiène et le port de chaussures limitent les infestations, ainsi qu’un contrôle quasi  quotidiens, beaucoup d’enfants n’en ont pas, on peut donc supposer que l’on peut ne pas arriver à des extrêmes insupportables pour les enfants. La prévention toujours.

Denis, se propose de faire des recherches avec l’aide de médecins spécialisée en maladie tropicale à la recherche d’un traitement efficace contre ses parasites.

 

• II restauration

 

Un nombre assez important de soin a été effectué durant tout le séjour, les médicaments ont été en suffisance, le matériel aussi.

L’essentiel a été fait sur des plaies infectées, des bronchites, des infections Orl, des algies dentaires, et autres syndromes grippaux.(Fin de l’hiver, vent permanent, absence de vêtements adaptés).

Étant seul, pour effectuer les soins, l’aide à la traduction de Filiastre , Dieudonné et parfois des instits ont été nécessaires.

La vigilance sur les identités doit être permanente car les prénoms changent comme les ages,  les informations sont parfois très fantaisistes, comme les traductions.

D’une manière plus générale, après cette première expérience, je construirais les choses de la même façon avec deux infirmiers de plus pour pouvoir travailler, un sur les plaies, un sur la prévention, et un sur l’organisation et les consultations.

Cela permettrait de  faire en trois semaines une remise à plat de toutes les affections des enfants, et de se donner du temps pour faire concrètement des actes de prévention.

Les médicaments, en fait, ne sont que très peu nécessaires, à part quelques antibiothérapies quelques antalgiques et pommade antifongique.

La réponse au traitement est assez incroyable par rapport aux occidentaux, pas de pollution médicamenteuse ! cela doit nous limiter dans la distribution de médicaments à quelques cas assez rares somme toute.(Infection sévère,   bronchospasme, antibiolocaux sur plaie infectée.

Le petit matériel chirurgical, curette, bandes, etc, sont plus intéressant, les pansements hydrocolloides sont très efficaces.

À noter, que les médicaments ne peuvent être délivrés dans la plupart des cas que  ponctuellement et au coup par coup le suivi des parents est souvent épisodique, sans prise de conscience de sa nécessité, le rendant inefficace voir dangereux. Ceci renvoie  à l’objectif et à la nécessité de la continuité des soins par des gens compétents.

Conclusion 

J’espère avoir par ce petit rapport donné au néophyte un tableau  exhaustif de la réalité et des besoins ressentis à Lokaro en matière de soin.

Des objectifs sont en cours d’élaboration, certains ont bien avancés, d’autres ne verront peut-être jamais le jour.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut se fixer des objectifs réalistes, liés au terrain, à la taille de Zanaky Lokaro, c’est pourquoi le terrain de la prévention me semble le plus adapté, saupoudré, pour l’instant d’intervention de personnel de santé.

Je garde un souvenir ému, de chaque enfant, de mes amies accompagnant et tire mon chapeau par tout le travail accompli en amont de notre venue.

Pour ma part, je compte bien revenir, et surtout continuer à m’investir sur place ou non, en remontant et en pérennisant  le projet sanitaire.

Malgré toutes ses souffrances, le monde reste beau, le sourire des enfants au décours du séjour en est la preuve formelle.

Merci à vous.

Denis Bianchi

CR Mission 2011-09/10 Arts plastiques

CR. De séjour du 24 septembre au 15 octobre 2011

 

Anne-Marie Mignet : Coordination

Denis Bianchi : Projet médical et sanitaire
Geneviève Chauveau : Animation Centre aéré
Cécile Meignant : Animation Arts plastiques
Véronique Bianchi : Animation Arts plastiques
Julia Blagny : Documentariste

 

Le 23 septembre, arrivée à la Réunion où Laurent et Jean-Louis deux membres de Zanaky-Lokaro viennent nous accueillir chaleureusement pour notre transit réunionnais. Apéro et repas au bord de la plage, nous permettent de prendre connaissance avec ces deux membres réunionnais de l’association (nous les remercions encore ainsi qu’Eric pour le retour). 

Le lendemain soir, arrivée à Fort Dauphin (Madagascar), Anne-Marie vient nous chercher à l’aéroport, elle est déjà sur place depuis deux semaines.

Nous logeons au centre de Fort Dauphin dans le jardin de Raymonde où Jean-Marie et Anne-Marie ont construit une belle case pour l’accueil des membres de ZL.

 

Préparation au départ

Pour notre séjour de 3 semaines sur la presqu’île de Lokaro, nous avons besoin de vivres (nourriture et énergie) car rien n’est disponible sur place. Nous nous fournissons au grand marché de Fort Dauphin et dans la petite boutique d’un Karan (commerçant pakistanais).
Anne-Marie a prévu un panneau solaire pour recharger le matériel vidéo de Julia.

Nous déjeunons avec le docteur Myriam. Elle pratique à Fort Dauphin pour le compte du laboratoire Homéopharma (phytothérapie). Elle serait partante pour assurer une visite régulière des enfants de l’école. Nous décidons de la rencontrer sur place le samedi suivant pour qu’elle se rende compte du travail et nous fasse une proposition.

Nous partons le lendemain dans deux 4X4 chargés à bloc de vivres, de matériels d’écoles pour la rentrée, de vêtements pour les enfants, des médicaments et du panneau solaire. Deux heures de route et de piste sont nécessaires pour accéder à la presqu’île, puis une petite traversée en pirogue. Anne-Marie a prévu une pirogue à balancier pour plus de sûreté car la pirogue du village est très délabrée, elle prend l’eau.

 

Accueil et découverte  à Lokaro

Nous sommes attendu par Valéry l’instituteur, le chef et quelques habitants du village. Les enfants veulent absolument porter nos colis parfois plus gros qu’eux.

Nous découvrons le village très modeste de Lokaro puis sa très belle école.

Nous nous y installons les couchages dans la mezzanine, la pièce de vie dans l’une des 2 classes séparée par un rideau. Denis installe son infirmerie. Denis et Véronique logent dans le Hilton V, petite case en falafy construite « aléatoirement » pour les besoins de l’association par le chef du village. De l’autre côté de la cour de récréation, au bord du lac les deux logements des instituteurs, un puits fermé et la douche de plein air.

Nous réalisons alors le travail accompli par tous les membres de Zanaky-Lokaro et particulièrement par Anne-Marie et Jean-Marie sans qui l’association ne serait pas, et la persévérance sans faille d’Anne-Marie à qui je voudrais rendre un hommage particulier.

  

Mardi, nous rencontrons tous les enfants ±120. Les instituteurs Patrice et Valéry ont divisé les enfants en 4 groupes de 25/30. Chaque groupe participera à ½ journée d’atelier un jour sur deux. Chaque enfant se présente puis c’est le tour des intervenants. Nous commençons ensuite nos ateliers dans la deuxième classe à un rythme assez dense, en fin de journée nous sommes épuisées.

 

Projet Médical (voir Compte-Rendu médical complet de Denis)

Denis profite de la présence des enfants pour les ausculter et les soigner et au final c’est tous les habitants qui viendront pour ne pas dire la presqu’île. Dés le lever du jour et jusqu’au coucher les petites têtes apparaissent à l’entrée de l’infirmerie. Nous constatons nettement et rapidement les bienfaits des deux traitements (vermifuges et nutritif) et les enfants gagneront en vitalité et en gaîté. 

Le docteur Myriam nous rend visite le deuxième samedi, nous lui faisons visiter le village proche de Vatoroka, pour la présenter à la population, elle est surprise par l’ampleur des problèmes liés aux parasys (puces des sables) qui pondent dans les pieds des enfants. C’est le problème principal avec la dénutrition et l’hygiène générale. Nous convenons avec elle de la fréquence (1 journée une semaine sur deux) et du coût des visites. Le poste transport (4X4) est le plus élevé. Le budget global de cette opération est égal à celui du poste enseignant. Nous pensons que cela vaut le coup si la prestation est efficace. Denis est le porteur du projet, il suivra les rapports réguliers de Myriam et fournira les médicaments dans la mesure des possibilités d’approvisionnement à Madagascar (via la Réunion et les différentes missions). Une période d’essai jusqu’à décembre est décidée. De retour à Fort Dauphin pour notre départ Le docteur Myriam confirme son engagement.

 

Hygiène

Chaque matin, les enfants se lavent les mains avant de rentrer dans l’école. Geneviève trouve la parade au manque de savon avec la lessive à base de cendre. Sinon, pour éviter le savon qui passe de main en main, nous le râpons et le diluons dans l’eau pour une distribution liquide en flacon. Nous profitons des ateliers de peinture pour faire un lavage poussé des mains et du visage, au puits. Les enfants adorent ça. Denis a un volet éducation à l’hygiène qu’il enseigne aux instituteurs. Nous travaillons sur le préventif (voir kamishibai).

 

Ateliers (Geneviève, Véronique, Cécile, Anne-Marie)

Nous avons essayé de ne pas amener trop de matériaux sophistiqués et favorisons les ateliers que les enfants et les enseignants peuvent renouveler seuls où sans trop de mal (mais même de la peinture ou des perles restent un luxe quand il n’y a rien). Les instituteurs nous aident quand les ateliers demandent une traduction précise. Dans l’ensemble les enfants comprennent sans avoir à traduire. Les enfants sont très appliqués et sages et très partants pour chacune des activités, ils restent même pendant les récréations. Les groupes sont très mélangés en âge et il n’est donc pas toujours facile de trouver l’activité accessible pour tous. La capacité des enfants à s’adapter à une nouvelle situation est impressionnante… et universelle.

Origamis : C’est un atelier qui demande de la concentration et qui n’est pas facile pour les plus petits mais avec la patience des enfants, le résultat est là et les enfants sont contents de ramener leur travail à la maison.

Enfilage et tissage de perles, jeux de boutons : Les perles de toutes tailles permettent d’avoir des enfants de tous les âges. Les perles de couleurs fluos sont les plus prisées. Le petit jeu avec du fil et un bouton que propose Geneviève est une vraie trouvaille, les enfants en raffolent et c’est très simple. Ce qui lui vaudra le surnom de « Geneviève Bouton ». (Ils passeront le reste du séjour à la harceler pour en avoir d’ autres. sic)

Rondes  : Les enfants sont très friands des rondes de Geneviève, ils participent activement et chantent à tue-tête, on les entend chantonner encore après les ateliers.

Peinture de fresque, portrait : Une grande fresque avec peinture au doigt sur le thème de la forêt est proposée. Les enfants n’ont pas l’habitude de peindre librement sur des grands formats après une légère hésitation, ils se prennent au jeu avec un plaisir non dissimulé et expérimentent leurs propres techniques, expriment leurs sensibilités avec le jeu des couleurs et des formes. C’est à la fois un travail individuel et collectif. Les fresques sont superbes. Quant aux portraits c’est un moment de partage et d’observation très drôle.

Objets de matériaux glanés, poupées et maracas : Les enfants sont très inventifs. Quelques petites filles serrent instinctivement leurs poupées sur leur cœur, c’est émouvant.

Glanage reconnaissance botanique : Muni d’un livre des plantes médicinales de Madagascar, de fiches descriptives à remplir, Véronique part avec une dizaine d’ados. Les grands connaissent apparemment les plantes et où les trouver. Nous parcourons ainsi la campagne pour confectionner un herbier de 10 plantes reconnues avec leur nom local. L’absence de traducteur nous empêche d’aller plus loin par exemple dans l’utilisation faite localement (suite au prochain épisode). Véronique laisse le livre à Patrice et Valéry qui semblent intéressés pour une éventuelle utilisation en science naturelle.

Le kamishibai :

C’est un petit théâtre d'images japonais qui a été confectionné pour l’école. Le conteur présente une histoire illustrée par des planches qu’il fait coulisser dans un cadre, au fur et à mesure qu’il lit le texte. Nous décidons d’utiliser cet outil à des fins pédagogiques pour faire de la prévention contre les parasites intestinaux.

Cécile et Véronique écrivent un scénario qui met en scène les enfants de l’école dans leur environnement familial favorisant ainsi une identification aux héros de l’histoire. Elles dessinent une vingtaine de planches, Anne-Marie écrit l’histoire, traduite ensuite en Malgache par les instituteurs. Nous inventons une chanson pour résumer les bonnes pratiques sur un air de ronde de Geneviève. Le résultat est très satisfaisant.

Les portraits :

Cécile et Véronique ont pour projet de réaliser un travail artistique sur l’école de Lokaro afin d’éditer un livret ainsi que des cartes de vœux, monter une exposition dans le but de faire connaître le travail de l’association d’une manière différente. Nous sommes pris de malchance avec les deux pannes consécutives de nos 2 appareils photo. Nous nous efforçons donc de trouver le temps pour faire des portraits en direct. Ce moment d’échange avec chaque enfant est très fort. Une communication par le regard s’installe avec l’enfant que nous dévisageons, une complicité nous lie. C’est un moment privilégié.

Nous donnons rendez-vous à la mère d’un ados de l’école, pour faire son portrait, elle n’est pas au RDV, nous proposons à quelques femmes de les dessiner dans une case en train de tisser des nattes, elles acceptent. L’échange est sympa cela nous permet de rentrer un peu dans l’intimité d’une case. Nous leur donnons nos dessins. Julia filme un peu et leur montre des extraits de films ou leurs enfants dansent, elles rient beaucoup.

Notre équipe :

Dès le départ, notre équipe se trouve et se complète bien. Chacun est autonome et sait ce qu’il a à faire. Nous prenons plaisir à être ensemble et prenons soin des uns et des autres ; Cette expérience de vie en communauté est reconnue par tous comme étant dans l’harmonie.

Notre vie à Lokaro :

Notre vie est bien remplie avec les ateliers et les consultations de Denis. Les journées sont courtes, il fait nuit à 18h30. Notre temps libre est vite rempli par les nécessaires corvées d’eau, préparation des repas du soir avec le fatapère (BBQ au charbon de bois) qui devient la spécialité de Denis. Les repas du midi sont confiés à Madame Edwige la femme du chef du village qui nous prépare riz et grain (lentilles, pois…) qui sera notre base alimentaire des 3 semaines agrémenté parfois par du poisson ou des crevettes suivant les propositions des pêcheurs. Geneviève et Julia nous préparent le chapati du matin. Personne ne sera malade (tourista ou autre) le traitement de l’eau de boisson et la prise régulière d’huile essentielle Saro y ont certainement contribué. La nuit, les rats attirés par la nourriture font un raffut du diable, mais nous trouvons enfin la solution.

La vie sur la presqu’île et aux alentours :

Le Dimanche Anne-Marie nous emmène à la découverte des alentours :

La presqu’île est très belle : Elle mesure à peu près  4km de long sur 2km de large, le relief est fait de collines recouvertes de landes avec peu d’arbres (cocotiers, ravenala…), de hautes herbes, des roches granitiques. Partout il y a de l’eau douce qui ruisselle, des mares avec une végétation aquatique (jonc, oreilles d’éléphants…). Il n’y a presque pas d’agriculture parfois quelques parcelles de rizière, des plantations de manioc aux abords des habitations, au nord un troupeau de zébus, peu d’animaux. La presqu’île n’est pas accessible en véhicule.

Il y a 3 villages Lokaro au sud, le plus modeste avec 5/6 cases, puis Vatoroka à l’ouest, le long du lac que forme la presqu’île, avec une cinquantaine de cases, et enfin, Itapera le plus important avec une centaine de cases au nord. La population des villages est extrêmement pauvre, les équipements sont inexistants (si ce n’est deux puits installés par un ONG), la saleté et les détritus entre les cases augmentent avec la taille du village. Les familles vivent dans l’unique pièce d’une petite case en falafy (ravenala) sur piloti, où parfois brûle le foyer (fatapère=BBQ). Parfois le foyer est à l’extérieur de l’habitation. Les familles sont très nombreuses, la population est jeune.

Les habitants survivent de pêche à la pirogue pour les hommes, en eau peu profonde, au filet pour les femmes, les poissons pêchés par les hommes sont vendus à Fort Dauphins, la pêche de petits alvins faites par les femmes est pour la famille. L’élevage de crevettes ou de crustacés est aussi pratiqué à l’échelle familiale.

Les femmes tissent le jonc mahampy ou le vacoa pour la fabrication des nattes traditionnelles ou autres paniers, sacoches ou chapeaux destinés aux besoins familiaux ou à la vente.

À Vatoroka, nous sommes accueillis pas les danses des enfants du village. Chacune leurs tours, des petites filles dansent sur un tempo très rapide, nous sommes invités à faire de même mais seule Geneviève s’y risque au grand enthousiasme des villageois. Julia filme et leur montre ensuite la séquence, ce qui provoque un attroupement surexcité derrière elle.

À Itapera même enthousiasme avec la caméra de Julia.

Dans chaque village il y a une école c’est la seule construction en dur (en béton). Chacune d’elles a 2 classes et normalement 2 instituteurs.

À Itapera, nous rencontrons l’instituteur, il a l’air de vivre dans des conditions aussi modestes que le reste de la population. Nous discutons avec lui, c’est bientôt la rentrée, il attend l’arrivée de son collègue. Sur 500 enfants scolarisables, seuls 36 se sont inscrits pour l’instant. C’est Ici qu’il y a l’unique classe de T5 (CM2) pour l’ensemble de la presqu’île, il nous explique que peu de filles  vont si loin dans leur étude et aucune au-delà.

À Vatoroka, l’école n’a plus d’eau, juste un des deux instituteurs était présent l’année dernière. Sur les 200 enfants scolarisables, seul 25 enfants se sont présentés le jour de la rentrée, la veille de notre départ. 

Nous rejoignons Lokaro par un très joli chemin longeant la mer à l’Est. Le paysage nous enchante.

Le dimanche suivant, nous visitons le Camp Pirate en face de l’autre côté du lac c’est un Français qui tient un gîte de tourisme en brousse. Nous rencontrons Cyril un Malgache très sympa qui travaille ici, nous partons pour une ballade avec lui au sud dans la baie de Lokaro. Paysage magnifique de la côte battue par les vents, longue plage blanche. Nous visitons le village de pêcheurs d’Evatra pas beaucoup plus riche que ceux de la presqu’île. Non loin, la multinationale Rio Tinto exploite le sol des lacs d’eau douce pour l’extraction d’un minerai. D’après certains autochtones, son arrivée correspondrait à une baisse de poissons et l’apparition de nouvelles algues vertes sur les rochers. Une chose est sûre c’est qu’elle arrache à grande échelle ce qui reste de forêt endémique (habitat des lémuriens) déjà mit à mal par les habitudes locales. La replante d’eucalyptus n’apporte qu’une solution à très court terme et est une catastrophe au point de vue de la biodiversité. La compensation économique pour la population locale est quasi nulle. La multinationale enrobe son discours d’actions sociales et écologiques invisibles dans les faits ou quasi dérisoires à l’échelle de sa destruction.

 

Repas avec les instituteurs

La première semaine nous invitons les deux instituteurs Patrice et Valéry à manger.

Cela nous permet de les connaître un peu mieux et de leur expliquer qui nous sommes et ce que nous faisons. C’est nécessaire si nous souhaitons plus de participation de leur part. Nous les trouvons intéressés. Patrice est plus vieux et plus expérimenté que Valéry qui est donc moins sûr de lui. Leur rapport est empreint du respect hiérarchique très marqué pour ne pas dire obligatoire à Madagascar. Les instituteurs s’occuperont de l’organisation des plannings avec les enfants et des traductions quand c’est nécessaire.

Pendant ce repas, Patrice nous explique qu’il cherche un parrain pour scolariser son petit-fils à Fort Dauphin. Nous lui expliquons que nous y réfléchirons car le parrainage demande un engagement sur le long terme.

 

La distribution de vêtements

Anne-Marie a récolté de nombreux vêtements de donateurs de la Réunion, l’association a pris l’habitude d’organiser une loterie avec les parents. Ce système permet aux parents d’investir pour l’achat de vêtements pour les enfants, ils sont donc moins tentés de les revendre que si le vêtement est gratuit. Le prix du lot est dérisoire et accessible aux plus pauvres, l’argent va dans la caisse de l’école. Le lot est composé d’une tenue complète.

Seules les femmes sont venues avec leurs bébés qu’elles portent dans leurs dos. Elles sont en moyenne assez jeunes. Nous échangeons des regards, timidité ou discrétion culturelle (?), nous sentons une certaine distance, la barrière de la langue ne facilite pas l’échange.

Le lendemain, les enfants sont habillés de neuf (d’occase !).Nini une petite fille d’ordinaire en loques a mis ses nouveaux vêtements par dessus les anciens sales !

 

La journée festive

Pour clore nos ateliers avant la rentrée des classes et dire au revoir aux enfants, nous décidons d’organiser une journée festive. Nous décorons la salle de classe avec les peintures et pliages des enfants. Puis les instituteurs racontent chacun leur tour l’histoire écrite pour les enfants dans le théâtre japonais. Patrice a toute la verve du griot africain. Les enfants semblent captivés par l’histoire et impressionnés par nos petites bestioles que nous pensions drôles. Nous terminons par la chanson (le message est bien passé). Geneviève et Denis lisent chacun un petit discours d’amitié, traduit pas M. Patrice. Madame Geneviève, la femme de Patrice a créé une chorale d’enfants et rajoute pour l’occasion de nouvelles paroles à la chanson, qui parle de « Monsieur Denis qui soigne toutes les maladies mélangées ». Tout le monde est très émus. Puis Monsieur Patrice nous invite à chanter nous-même une chanson pour les enfants. Denis se positionne devant et commence à chanter une chanson de Claude François « le lundi au soleil » en dansant, nous tentons les pas des « claudettes » et tous les enfants sont partis à rire et danser avec nous, c’est le délire… Julia filme la scène. L’après-midi, deux mères d’écoliers viennent préparer deux énormes gamelles de riz que nous agrémentons de pistaches caramélisées. Les enfants ont apporté leurs assiettes et s’assoient en cercle. Les portions sont gigantesques par rapport à leur petite taille, mais les assiettes sont rapidement vidées.

La fête est terminée

 

Rentrée des classes

Le lendemain, nous débarrassons l’école de nos affaires personnelles et lui redonnons son identité première puis c’est le grand ménage de la rentrée avec les enfants.

Le jour de la rentrée des classes, les enfants arrivent avec leurs sacs d’école et leurs habits propres. Cela ressemble à n’importe quelle cour d’école hormis que chaque visage nous est familier et que bientôt nous les quitterons. Quatre enfants n’étaient pas inscrits le jour de la rentrée, Patrice et Valéry les acceptent quand même malgré la surcharge des classes. Nous pensons que c’est un geste généreux de leur part. Il est urgent et nécessaire de séparer les classes en fermant la mezzanine car la voix de Patrice est très forte et le rideau qui sépare les classes n’est pas suffisant …(prochain chantier ?).

 

Départ et aux revoirs

Nous partons le lendemain.

Anne-Marie nous a concocté une paire de journées sympathiques avec la visite de la réserve de Nahampoana et un retour à pied le lendemain jusqu’à Fort Dauphin. Nous profitons de ces journées pour découvrir la faune et la flore merveilleuse du sud de Madagascar dans un cadre détendu, c’est un peu les vacances. Au restaurant de la réserve, un spectacle de musique et danse traditionnelles nous séduit, quelle culture de la fête !

De retour à Fort Dauphin nous croisons Valéry qui nous a rejoint. Nous passons notre soirée d’aurevoir.

 

CONCLUSION

Nous sommes conscient que ce moment partagé a été aussi particulier et exceptionnel pour eux que pour nous. Nous sommes attachés à ce bout de vie comme à ces regards, ce ne sera plus jamais pareil, un fragment de notre histoire commune a eu lieu ici.

Nous reviendrons, nous le souhaitons, il nous reste beaucoup de choses à faire à Lokaro.

À un autre niveau, nous pensons qu’une action n’est intéressante que si elle est suivie, nous aimerions (si nous le pouvons financièrement) suivre l’action en place.

Nous tenons à remercier Anne-Marie pour son amitié et parce qu’elle a rendu possible ces moments intenses. Bravo pour son efficacité (mais comment fait-elle pour penser à tout !), sa patience et son investissement.

Nous souhaitons que d’autres proposent des projets et puissent vivre des moments avec autant de plaisir que nous.

 

 

 

Pour l’équipe

Veronique

 

 

 

 

 

 

 

HOMMAGE À NICOLE BELLOC

HOMMAGE À NICOLE BELLOC

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HOMMAGE À NICOLE BELLOC

L’association Zanaky Lokaro est en deuil. Notre secrétaire Nicole Belloc vient de nous quitter après 4 mois de lutte contre un cancer du rein qui l’a emportée très rapidement.

Nicole fut l’une des premières personnes à nous rejoindre dans l’œuvre que nous avons entreprise à Lokaro.

Elle s’y est engagée de suite activement. C’est elle qui était à Lokaro pour clore le chantier de l’école fin 2007.

C’était une grande aventurière et elle aimait partir vers les plus pauvres. Elle avait déjà fait plusieurs séjours en Afrique sur des projets humanitaires divers. Elle aurait aimé aller plus souvent à Lokaro, mais ces dernières années sa santé ne lui laissait pas beaucoup de répit. Elle avait donc choisi de prendre la responsabilité de secrétaire de l’association : elle a toujours été une personne de confiance et elle remplissait avec conscience ses engagements.

Depuis quelques années, elle nous avait fait part de son désir de faire une exposition photo pour faire connaître l’association et l’école de Lokaro. Grâce à son dynamisme cette exposition a pu
avoir lieu en mars 2011 et c’est pendant une permanence que nous avons faite ensemble qu’elle m’a parlé des douleurs qu’elle ressentait et qui commençaient à l’inquiéter. Elle a tenu à terminer
l’exposition photos jusqu’à la fin avant d’aller consulter un médecin.

Merci Nicole pour tout ce que tu as su donner. Merci pour ton rire et pour ta joie de vivre.

Repose en paix dans ton éternité. Nous continuons l’œuvre et nous garderons dans nos cœurs ton souvenir vivant.

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Anne-Marie MIGNET