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STEPHANIE ET MANU A LOKARO DU 15 NOVEMBRE AU 15 JANVIER

 

Deux très longs messages me sont parvenus avec force détails sur le déroulement du séjour de Stéphanie et Manu à Lokaro. J’ai transmis le premier tel quel à quelques-uns d’entre vous. Le deuxième date du 21 décembre. Il m’a paru important de ne pas laisser échapper tous ces écrits qui sont d’une richesse incroyable ! Je me suis donc attelée à la tâche de les consigner dans un texte qui pourra nous servir pour un compte-rendu détaillé sur le blog. Je sais que chacun revient en occident avec beaucoup de choses à faire et que parfois les compte rendus ne sont pas chose facile lorsque le rythme trépidant de nos vies nous reprend ! J’espère que Stéphanie ne m’en voudra pas de cette initiative.

Voilà donc l’intégralité des messages de Stéphanie auxquels je n’ai retranché que les parties qui ne me semblaient pas intéressantes pour le lecteur.

A la suite les conclusion au retour par Stéphanie.

 

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AM

 

Le 27 novembre 2012

Je profite que nous soyons à Fort-Dauphin pour te donner des nouvelles ainsi que le programme à suivre. Tout se passe bien. Nous sommes partis à Lokaro en pirogue pour minimiser les frais et nous sommes revenus avec Myriam à Fort-Dauphin pour organiser la suite.

Nous avons fait le tour des arbres plantés à Vatoroka : les enfants s’en sont plutôt bien occupés (quelques petites maladies à traiter et une taille à prévoir). Nous pouvons donc continuer les plantations comme prévu. Nous sommes allés à Itapera rencontrer les parents des 3 enfants scolarisés dans notre école : ils nous ont montré les terrains sur lesquels nous pouvions planter les arbres.

Nous avons profité de la venue de Myriam pour faire venir Sylviane que j’avais rencontrée lors de mon dernier séjour et à qui j’avais pensé pour les interventions de sensibilisation à l’environnement et de suivi des travaux. Sur place, elle a pu nous conseiller sur les variétés les mieux adaptées, et se rendre compte de la difficulté pour se rendre là-bas. Conclusion : elle est d’accord pour intervenir dès maintenant. Elle viendra avec nous demain pour transporter les arbres et commencer les plantations, et repartira en milieu de journée avec Luc. Ensuite, ce sera tous les 15 jours avec Myriam et Geneviève jusqu’à la fin de l’année scolaire.

(Un petit aparté de clarification : Geneviève, la femme de Monsieur Patrice, domiciliée à Fort-Dauphin, s’est engagée à venir chaque quinzaine avec le véhicule de santé pour reprendre le travail de chant avec les enfants de l’école. Ce qui est très satisfaisant sur plusieurs plans : les enfants en sont réjouis et nous nous retrouvons avec un transport « rentabilisé » pour 3 projets.)

Les 3 femmes : Myriam, Sylviane et Geneviève vont se débrouiller ensemble pour se répartir les enfants. Sylviane prendrait les enfants pendant 2h30 le vendredi matin et ferait une partie théorique et une partie pratique à chaque fois (elle va nous faire un programme détaillé). Elle demande 45 000 ariarys pour chaque intervention (temps de trajet et repas compris).

(Quant à Geneviève j’ai négocié avec elle l’échange : nous assurerons la continuité du parrainage de Stefan toute l’année à raison de 40 000 ariarys par mois : Geneviève Chauveau la marraine offre 250 000 ariarys, l’association prendra à sa charge 150 000 ariarys de dépassement annuel).

J’ai un ami en France qui souhaitera certainement financer cette action. Si nous sommes OK peut-on mettre en place un système de virement bancaire (elle a un compte BNI) ? ou profitons-nous quand Raymonde est là pour lui faire un chèque ? Je pensais en tout cas lui régler sa dernière intervention ainsi que celle de demain par chèque dès que Raymonde sera là, elle m’a assuré qu’elle pouvait attendre son retour.

Autre point : Patrice et Valéry souhaitent faire un petit verger également sur le terrain de l’école et relancent l’idée d’un potager. Ils sont visiblement très motivés pour s’en occuper. Ils ont donc besoin d’une formation. De retour à Fort-Dauphin nous sommes allés dans différents organismes pour avoir des conseils en matière de possibilités de plantations à Lokaro et pour trouver des pistes de formations. Nous avons eu pas mal d’infos et, bonne surprise, l’association ASOS, spécialisée en matière de nutrition et d’agriculture propose depuis quelque temps des formations aux paysans de la région de 2 ou 3 jours comprenant une partie théorique et une partie pratique. Ces formations se font à la demande dans le village de Nahampoana à 8 kms de Fort-Dauphin et peuvent se faire un week-end. Ils sont prêts à dispenser cette formation aux instituteurs à la date qui leur conviendra. Le coût total de la formation est de 25 000 ariarys par personne (photocopies et repas compris). Nous pensons que ce serait déjà super qu’ils puissent déjà faire ça : nous pourrions les accompagner pour la partie pratique afin de voir ce qu’ils ont appris et nous pourrions ensuite les aider à préparer le terrain, faire quelques semis et peut-être les premières plantations !

Nous sommes maintenant en quête d’un agriculteur sérieux, soit proche de Lokaro, soit de Fort-Dauphin qui pourrait ponctuellement être la personne-ressource en cas de pépin ou de besoin… Nous avons quelques contacts. Affaire à suivre..

Dernier point : nous avons la possibilité d’emmener 4 ou 5 enfants à Fort-Dauphin pour 3 jours afin de visiter un verger et sa pépinière,  passer à la pépinière dans laquelle j’ai fait mon stage une demi-journée pour que les enfants puissent pratiquer les repiquages et voient les différentes étapes de pousse, en partie dans la famille de mon amie Henriette chef pépiniériste (à 3 kms de la pépinière) pour pratiquer la plantation de légumes. Nous ferons les trajets Lokaro/Fort-Dauphin à pieds et nous serions logés chez Mme Geneviève (la femme de Mr Patrice). Les instituteurs pensent que c’est une bonne idée et que ce serait bien profitable aux enfants. Nous allons donc mettre ça en place avec les enfants et les parents concernés. Nous sommes contents d’être là et de repartir demain passer plus de temps avec les enfants.

 

Le 21 décembre 2012

Les vacances sont annoncées, nous sommes donc de retour sur Fort-Dauphin. Je peux enfin te faire un petit résumé des actions réalisées : suite à mon dernier mail, les arbres ont été plantés dans chaque famille, les enfants avaient le visage qui s’éclairait chaque fois qu’ils recevaient leur arbre. Nous avons fait les plantations avec eux bien sûr et avec la participation de quelques parents. Tout le monde semblait bien motivé ! 8 arbres ont été également plantés sur le terrain de l’école en bas à gauche des toilettes : nous avons délimité une bande de 7 mètres sur 27 mètres (là où vous avez plus ou moins envisagé le potentiel potager). Les arbres sont plantés sur la partie supérieure et la partie inférieure reste disponible pour le potager. Les arbres n’étaient malheureusement pas aussi avancés que nous l’espérions mais bon ! ! On ne fait pas toujours comme on veut, on le sait bien ! Une fiche technique a été réalisée par chaque enfant.

Nous sommes également partis à Evatra une fois avec les T3 et une fois avec les T4 pour visiter une plantation de patates douces et assister à la plantation. Nous avons ramené 12 pousses à Lokaro que les enfants et les instituteurs ont plantées. Les instituteurs ayant réclamé le démarrage de l’atelier potager, nous avons acheté quelques outils et une première série de graines. Des séances de plantation-formation ont eu lieu avec les T3 et les T4 en présence des instituteurs respectifs ; problème : la moitié des sachets de graines vendues à Fort-Dauphin sont périmées et ont donné lieu à des échecs. Nous avons quand même de jeunes plants de courgettes, patates douces, tomates, aubergines, choux chinois ainsi que d’autres semis en cours, que les enfants de Lokaro devront arroser sous la surveillance de Valéry pendant les vacances. D’autre part, les instituteurs souhaitaient une formation en maraîchage, ils ont pu bénéficier de celle  proposée par ASOS les 15 et 16 décembre 2012 : il y avait une partie théorique et une partie technique… un peu court mais pas mal d’infos et de conseils pratiques. Ils ont la possibilité de demander un supplément de formation au cas où ils seraient confrontés à des problèmes techniques précis dans l’avenir. Ils ont eu aussi un cours de la part de Manu comprenant : les besoins du sol, anatomie et besoin des plantes, multiplication des plantes et conduite des cultures. Pour la rentrée du 2è trimestre, il est prévu de poursuivre les plantations, et de remplacer les lots de graines défectueuses afin d’arriver à une gamme de légumes la plus complète possible. Nous retournerons à Lokaro dès la rentrée juste avant notre retour pour assurer ça et puis les instituteurs vont pouvoir se lancer ! Ils ont maintenant le contact de personnes-ressources avec les techniciens agricoles de ASOS en cas de soucis ou de besoins.  ASOS a proposé un partenariat en matière de formation au maraîchage, destiné aux enfants (intervention sur Lokaro) allant jusqu’à la commercialisation des produits du jardin chez SODEXO, partenariat qui ne me paraît pas adapté à nos objectifs actuels. Les instituteurs se sentent capables et motivés pour prendre en charge ce projet et nous n’avons pas non plus pour l’instant ni l’intention de produire de façon intensive, ni d’envoyer les légumes à SODEXO ! donc pour l’instant nous proposons de ne pas faire de partenariat et d’en rester là !

Par contre, ce qui est intéressant c’est que dans l’avenir nous pouvons certainement organiser des stages pratiques pour les élèves intéressés par l’intermédiaire du technicien agricole d’ASOS qui travaille avec les paysans de Nahampoana. Nous allons essayer d’arranger ça avant notre départ, puis Patrice et Valéry se chargeront d’organiser ce qui sera possible pendant les vacances de Pâques ou d’été : on verra bien si quelque chose peut se faire de ce côté-là, ce serait bien !

2 001Entre le 11 et le 14 décembre nous avons donc fait une virée à Fort-Dauphin avec 4 enfants ; ils étaient logés comme prévu chez Genenviève et tout s’est bien passé. Nous avons visité un potager avec explications à l’appui à Manatantely (8/9 kms à l’ouest de Fort-Dauphin). Départ en taxi-brousse et retour à pieds en passant par la pépinière de reboisement dans laquelle j’ai fait mon stage. Ils ont pu voir les différentes étapes de plantation et pratiquer le repiquage et le désherbage des jeunes plants. Nous avons fait des jeux de construction et étudié les vitamines et apports des aliments ainsi qu’atelier cuisine et préparation du jus d’ananas : ils étaient ravis chez Sylviane. Ils ont également pu étudier toutes les plantes et arbres de son jardin ! Nous devions visiter le verger de Mr RIAZ, mais la visite a été annulée car pénurie d’essence ce jour-là et comme nous repartions à pieds pour Lokaro le lendemain nous n’avons pas voulu faire trop marcher les enfants la veille.

C’était un séjour sympathique, les enfants ont été super gentils, intéressés, sages… bref admirables !

Voilà en gros pour les activités. Nous avons donc passé de bons moments. Je pense aussi que les instituteurs ont maintenant pas mal de clés en main. Une journée de formation arboricole est prévue à leur effet le 4 janvier : elle leur sera dispensée par Sylviane à Fort-Dauphin. Elle demande 45 000 ariarys pour 1 journée de 7h30 à 12h et 14h à 18h. Je me suis permis de donner mon accord.

En ce qui concerne les interventions de Sylviane, pour l’instant ça se passe bien : elle a programmé de faire un travail de sensibilisation à l’environnement, d’assurer le suivi des plantations, d’amener les élèves à mettre en place une mini pépinière expérimentale. Nous souhaiterions monter un « club » et être inscrits au ministère de l’environnement pour permettre aux enfants de participer 1 à 2 fois par an aux actions organisées par le ministère : journées de reboisement par exemple… Sylviane connaît la responsable des projets. Je vais essayer de la rencontrer pour voir dans quelles conditions nous pouvons assurer le déplacement des élèves et quelles aides ils peuvent nous apporter mais je pense que c’est une bonne chose d’essayer, cela permettrait aux gamins de rencontrer d’autres écoles, de faire des actions conscientes pour l’environnement, de sortir un peu de chez eux.

Je te donnerai des nouvelles à la rentrée car nous allons profiter des vacances pour visiter un peu la région.

 

 

Retour à lokaro après les vacances scolaires pour 1 jour et demi seulement avant notre retour en France. Nous constatons que les 4 planches de semis plantées en pleine terre ( carottes, bredes, petsay, ramirebaka) ont d'après Valéry germé pendant les vacances puis été picorées par les poules; il n'en reste rien ! (une clôture ou protection  sera sûrement à prévoir comme nous l'avons mentionné pour l'avenir).

Parmi les dernières graines semées en bassines, une partie seulement a réussi. nous avons donc retenté de semer en pleine terre oignons et carottes en protégeant une des planches avec l'unique moustiquaire que nous avions en notre possession (Raymonde est chargée de transmettre un rouleau de moustiquaire plastifiée par l'intermédiaire de Myriam) .

Nous avons aussi repiqué les tomates semées 1 mois plus tôt ( les aubergines et poivrons n'étant pas tout à fait prêts, seront repiqués plus tard par les instits et les enfants ).

Pour finir, nous avons récapitulé tous ensemble ce qui avait été fait depuis notre arrivée, donné les derniers conseils et encouragements pour l'avenir et fait un petit discours d'adieu.

 En conclusion, en ce qui concerne le potager, nous avons rencontré des problèmes de graines périmées ainsi qu'avec les poules. Nous pouvons prévoir qu'à chaque stade de la culture, de nouvelles difficultés vont se présenter (maladies, rythme d'arrosage, animaux nuisibles….) Bien que Patrice et Valéry en soient conscients, il sera nécessaire de les encourager à toujours recommencer jusqu'à ce que la clef à chaque problème soit trouvée. Manu et moi restons en contact téléphonique avec eux  pour les conseiller quand nous le pourrons et surtout les soutenir; Ils ont également les coordonnées du technicien agricole d'ASOS en cas de besoin et nous espérons que d'autres bénévoles pourrons également quelques fois relancer des séances de jardinage  afin d'entretenir le dynamisme et la motivation !

Pour ce qui est de la partie sensibilisation à l'environnement, suivi des arbres fruitiers plantés et perspectives, il est donc convenu que Sylviane (l'intervenante) en assure le  bon déroulement et la suite. 2 journées de recensement des espèces d'arbres sur la presqu'ile et à Solhaka sont prévues avec les enfants afin de faire un état des lieux et  d’organiser courant Mars ou avril,  2 journées  de reboisement avec arbres forestiers  et fruitiers adaptés (environ 200 en tout). Les parents des élèves devraient être mis à contribution et participer dans la mesure où ils le souhaitent.

Une petite pépinière scolaire  faite de  poteaux et raty pour ombrager les jeunes plants devrait aussi se mettre en place sur une partie du petit verger dès le mois de Mai. L’idée est de permettre aux enfants de faire pousser arbres fruitiers et forestiers à partir de graines, noyaux ou jeunes pousses et d’assister et de participer à toutes les étapes de la culture pour ensuite continuer l’année suivante le reboisement.

 Ces projets reposent actuellement essentiellement sur Sylviane., nous restons  en contact avec elle et espérons que  les choses vont se dérouler au mieux .Certaines des séances prévues seront peut-être annulées à cause du problème du transport en période de saison des pluies !

La distance qui nous sépare de Lokaro n’est, il faut bien le dire pas toujours facile à gérer pour ce qui est du suivi des projets mis en place. Nous essaierons bien sûr d’y contribuer au mieux de notre côté  dans la limite de nos possibilités. C’est pourquoi nous avons essayé de faire en sorte que ce soit les personnes sur place qui puissent tenter au mieux de les faire aboutir (Patrice, Valéry et Sylviane).  Maintenant, place à «  la suite des évènements « !

Nous avons passé de très bons moment avec les enfants, Patrice et Valéry qui étaient  bien motivés et disponibles. Nous avons aussi fait de belles rencontres qui nous ont aidé à mieux appréhender le contexte local sous tous ses aspects et garderons vraiment de belles images de ce séjour.

Stéphanie

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11-001.jpg2013 Janvier Mission Stephanie et Manu

 

 

 

  Le compte rendu suivant est celui de la mission de prospection pour le projet ci-dessus

que Stephanie et Manu ont entrepri en 2012

 

Compte rendu séjour de Stéphanie

dans la Région de Fort Dauphin et à Lokaro – Mars 2012

Etant déjà partie 2 fois à Madagascar dans les régions du Nord et des Hauts Plateaux et ayant envie d’y retourner avec l’idée cette fois-ci de participer à un projet de reboisement, je suis invitée à participer à la réunion des membres de « Zanaky Lokaro » de Saint Vincent d’Olargues, qui s’est tenue en février dernier. Au cours de la réunion, nous évoquons les projets du potager scolaire et de plantation d’arbres fruitiers qui a d’ailleurs été lancée en 2010 par Anne-Marie et Laurent.

Ce dernier projet m’intéresse plus particulièrement alors je propose de me rendre sur place non pas pour proposer des activités aux enfants mais pour dans un premier temps me rendre compte du contexte général : climat, variétés d’arbres adaptés au lieu, environnement, motivation des enfants et instituteurs face à ce projet,…

J’ai donc profité de ce qu’Anne-Marie et Jean-Marie étaient sur place au mois de mars pour me rendre à Fort-Dauphin à ce moment-là, pour dans un premier temps les rencontrer et découvrir avec eux Lokaro pendant une petite semaine, et dans un second temps profiter de mon séjour, dans l’idée d’un projet plus personnel pour faire un stage dans une pépinière horticole et arboricole et aussi de rencontrer des associations ou ONG qui participent à des actions de reboisement. Cela devrait également me permettre d’obtenir des infos techniques qui me seront utiles pour les plantations à Lokaro.

La petite semaine passée à Lokaro auprès des enfants a été bien chargée. J’ai un peu suivi les cours « très didactiques » de Patrice et Valéry, nous avons fait également des jeux et séances de douches pour les filles avec Anne-Marie ; cela m’a aidé à me rapprocher un peu plus des enfants.

Nous avons donc ensuite fait le tour des plantations effectuées en 2010 et avons été agréablement surpris de constater que les enfants s’en étaient bien occupé, ils se rappellent également du nom des arbres et de la période à laquelle ils pourront récolter les premiers fruits.

Cette balade a permis de rencontrer les parents des enfants et les villageois de Vato-Ro-Ka puisque les arbres ont été plantés aux portes des maisons.

Elle m’a également permis de constater qu’il y a peu d’arbres sur la presqu’île ; peu de fruitiers également (quelques arbres sauvages et cocotiers), peu d’agriculture également, seulement quelques rizières et quelques plants de cucurbitacées.

Il a donc été convenu avec les enfants et les instituteurs de continuer les plantations en novembre ou décembre prochain (facile et peu d’entretien pour commencer), et de faire des fiches techniques que tout le monde pourra consulter au besoin et dans le temps.

Les instituteurs ont également exprimé le désir d’être formés à la plantation de fruitiers. Ils souhaiteraient aussi qu’il y ait un potager scolaire mais auraient besoin de quelqu’un pour le mettre en place et en assurer plus ou moins le suivi.

Tout au long du séjour, nous avons été sollicités sans cesse pour des bobos, maux de tête, …

Nous avons pu administrer quelques dolipranes et faire quelques tests de paludisme laissés par le docteur Myriam mais il fut difficile de répondre à toutes les demandes.

Après le départ d’Anne-Marie et Jean-Marie pour la Réunion, les 5 semaines passées à Fort-Dauphin m’ont permis de rencontrer des personnes passionnées par les plantes et investies dans des actions de reboisement. J’ai donc pu dénicher tout un tas d’informations sur les arbres locaux endémiques ou exotiques, et obtenir des conseils concernant les plantations à Lokaro : malgré le vent et le sol sableux, nous pouvons tenter de planter avocatiers, arbres à pain, litchis, bananiers, cocotiers, manguiers, corossols, jacquiers, cœurs de bœuf…  avec du fumier.

On m’a également parlé du meringua qui est un arbre dont les feuilles seraient riches en protéines et sels minéraux. J’ai pris contact avec l’ONG « AZAFADY » qui a déjà planté un certain nombre de meringuas dans la région de Fort-Dauphin, ils font également des réunions d’information auprès des villageois pour leur en expliquer les vertus et leur montrer comment consommer les feuilles et comment les cuisiner. Je leur ai demandé si une intervention pourrait s’envisager à Lokaro, j’en saurai davantage lors de mon prochain séjour.

D’après certains agriculteurs locaux, il serait possible de développer l’agriculture sur la presqu’île de Lokaro malgré le sol qui n’est pas très riche. La prochaine fois je tenterai d’amener un test de PH du sol pour avoir une meilleure idée des variétés de légumes qui pourraient y être cultivées sans trop de complications.

Ce séjour à Fort-Dauphin m’a permis de rencontrer toutes sortes de personnes et de mieux comprendre le contexte religieux, traditionnel, social, économique et politique local.

Les gens sont très chrétiens et en même temps très attachés à leurs traditions, la région semble avoir été totalement délaissée, abandonnée par les pouvoirs publics depuis très longtemps, la crise politique actuelle renforce les problèmes de chômage. L’exploitation minière « Rio tinto » présente à Fort-Dauphin depuis quelques années a entraîné l’augmentation des prix des produits de première nécessité ainsi que le prix des hôtels, il y a donc actuellement peu de tourisme. La route qui relie Fort-Dauphin à Antananarivo est en très mauvais état et l’acheminement des marchandises rend également les produits plus chers. La situation économique est plutôt désastreuse, peu de travail, aucune université dans la région (la plus proche se trouve à Tulear, 300 ou 400 km, ou à Tana), aucun centre de formation technique ou professionnelle. Les perspectives d’avenir des jeunes sont donc très limitées.

Les jeunes femmes n’ont pas tellement d’information concernant la contraception (le sujet est plutôt tabou et ce même dans les collèges), la religion les conforte dans l’idée qu’un enfant est un cadeau de Dieu et la tradition se rajoutant, elles se retrouvent enceintes avec un petit copain qui n’a la plupart du temps aucune intention d’assurer le rôle de père.

Les jeunes femmes qui n’ont pour la plupart pas été scolarisées ou très peu n’ont pas de perspectives ni pour elles-mêmes ni pour leurs enfants.

Compte tenu de tous ces paramètres, les gens ont du mal à se projeter dans l’avenir.

Dans la région, les hommes pêchent mais le poisson se raréfie. L’agriculture n’est pas très développée à Fort-Dauphin même mais il y a différents cultures aux alentours.

Il me paraît essentiel d’aider les jeunes à survivre dans leur propre environnement (car très peu d’entre eux auront l’opportunité de partir) et il me semble que cela doit passer, en plus de l’éducation et de l’école, par le développement de l’agriculture, de l’arboriculture et du reboisement.

Les enfants, s’ils sont sensibilisés et formés, pourront à la fois se nourrir et en faire leur métier ; certains d’entre eux pourront peut- être nourrir leur familles.

Pour conclure, ce séjour m’a à la fois attristée car la situation de la région n’est vraiment pas terrible et les gens sont à tous les niveaux en grande difficulté, et pourtant les sourires et la bonne humeur sont au rendez-vous ! et à la fois motivée à contribuer à mon échelle à trouver des pistes pour améliorer l’avenir.

Petit bémol : Lokaro est très difficile d’accès, le seul moyen de transporter du matériel est de louer un 4×4, cela se complique encore durant la saison des pluies et le trajet représente une certaine organisation et un certain coût. (40 à 50 € le trajet).

2013-11/01-MISSION AGRICOLE
2013-11/01-MISSION AGRICOLE
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