CR de Mission novembre 2018 à Lokaro
Du 03 au 22 novembre 2018 à l’école de LOKARO
(01 au 23 avec Fort-Dauphin)
Mission de 6 personnes :
Véronique et Denis Bianchi – Orélie, Régis Paquet, et leurs enfants Louna et Matti
Cette année avec Denis, nous avons partagé notre 5e mission avec Orélie, Régis, Louna et Matti, super petite famille que nous connaissions déjà, mais dont la compagnie fut vraiment gaie et enrichissante.
FORT-DAUPHIN — Nous sommes arrivés à F-D le 31 octobre pour 3 jours de préparation logistique pour notre mission, courses de nourriture et de matériel domestique nécessaire à la vie sur place car il n’y a pas de possibilité sur place de s’approvisionner en autre chose que ce qui y est produit c’est à dire du poisson, des crevettes, des noix coco, des petits beignets… A Fort-Dauphin, nous étions logé à l’Hôtel du Népenthès, confortable et joli.
ADMINISTRATIF — J’ai profité de notre venue pour régler quelques affaires administratives que nous avions préparé avec Anne-Marie en amont, banque, compta, secrétariat, communication, échange sur l’organisation de l’école avec les instituteurs, …
CHASUBLES — Nous avions également comme projet de faire coudre des petites chasubles pour les enfants avec le logo de l’école sur des tissus aux motifs colorés. Nous avons demandé à Sylviane que nous connaissons bien pour avoir travaillé avec elle sur l’éducation à l’environnement. Je savais qu’elle avait quelques connaissances en couture. Elle nous a fait parvenir à Lokaro un échantillon que l’on a directement essayé sur une petite fille, c’était parfait ! Nous avons donc commandé 120 chasubles en 2 tailles.
PEPINIERES — A Fort-Dauphin, il nous fallait également récupérer 200 arbres fruitiers dans 3 pépinières différentes. Sylviane s’est occupé de nous fournir des arbres à litchis et des manguiers ; L’association « Graine de vie »* (nous a fourni gratuitement) des papayers, jambon-Cocos, mandariniers et badamiers et La « Réserve de Nahampoana » des mandariniers et cerisiers du Brésil.
4X4 — Nous sommes partis Denis et moi pour Lokaro en 4X4 benne pour 2h30 de voyage. Notre chauffeur Bertin était un as du tout-terrain.
Les conditions n’étaient les même 2 jour plus tard pour Orelie, Régis et leurs enfants Louna et Matti qui se sont ensablés à la sortie d’Evatra à 3 km de l’arrivée. Narcisse et Filiastre et les enfants sont partis à leur rencontre pour les aider a porter les bagages et une partie des plants d’arbres.
Une année pour construire l’école nous la découvrons lors de cette mission. Beaucoup d’émotion, mais l’école est tellement imposante et l’espace bien utilisé que nous n’avons pas envie d’être nostalgique !!
INSTALLATION et VIE A LOKARO — Dès notre arrivée, les enfants étaient là. L’infirmerie c’est transformé en pièce de vie commune et nous avons planté trois petites tentes pour les chambres, c’était très confortable. La vie s’est ainsi écoulée, là, tranquillement, rythmée par les heures de classe, les rires des enfants à la récréation et les conversation du troupeau d’oie de monsieur Gervais jusqu’au soleil couchant.
RÉUNION DES PARENTS D’ÉLÈVES — Dès notre arrivée, les instituteurs avaient organisé une réunion des parents d’élèves. 40 parents avaient répondu à l’appel.
A l’ordre du jour :
– Rapide présentation et explication de notre mission. Nous leur demandons de préparer les emplacements pour les plantations des arbres et d’aider les enfants à les entretenir.
– Point sur la composition de l’association et son fonctionnement. Précisions sur nos actions pour la recherche de fonds pour reconstruire cette école.
– Remerciement pour la participation de tous à la reconstruction de l’école. Merci aux instituteurs d’avoir travaillé dans de mauvaises conditions. Merci aux enfants aussi.
– Il y a une demande des parents pour étendre la santé aux adultes. Nous expliquons que nous nous limitons au travail sur les enfants au sein de l’école car nous ne pouvons pas gérer plus (même si nous nous occupons aussi des collégiens, lycéens et autres enfants de la presqu’île). Valéry n’est pas un médecin, ni infirmier, il fait de son mieux et le Dr. Myriam ne peut pas venir plus souvent. Ils doivent se tourner vers leur commune et son dispensaire. Toutefois quand il y a une urgence grave, si Valéry peut faire quelque chose, il le fait.
– Ils sont très heureux avec l’alphabétisation des adultes (66 pers.) que dispense pendant 1h30, quatre fois par semaine Narcisse, bénévolement après sa classe. (nous n’assurons qu’une aide logistique : prêt de classe et fournitures scolaires). Nous leur disons qu’ils ont beaucoup de chance d’avoir ces instituteurs et qu’il faut les soutenir dans leur travail. Les parents souhaiteraient avoir des cours de français, mais nous ne savons pas comment mettre en place ce projet, qui dépasse également nos objectifs associatifs.
Plus tard, une commission de parents de collégiens et lycéens parrainés sont venus nous offrir des présents pour nous remercier.
COLLEGIENS / LYCEENS — Narcisse qui s’occupe (très bien !) de la gestion des collégiens, lycéens a préparé une réunion. 18 élèves ont répondu à l’appel sur le 21 parrainés.
Gérédo, Ruphin, Fabien, Bertrine, Clémentine, Marina, Rolande, Alice,
Anicet, Sigasy, Juvenot, Fidelicien, Fideline, Saoziane, Flavien, Rossine, Valéria.
Nous avons parlé bien-sûr de ce qu’ils voulaient faire plus tard et de l’association d’anciens élèves qu’ils ont monté « AJM » Jeunes Menagnivo, avec une soixantaine d’adhérents qui se voient une fois par trimestre.
MISSION
Nous avions plusieurs objectifs portés par les envies et compétences de chacun.
SANTÉ — La santé tout d’abord, avec Denis et Orélie tous les deux infirmiers. La visite de chaque enfant permet toujours d’avoir une bonne idée de l’état sanitaire général qui s’améliore (voir CR santé à la suite). Les instituteurs prennent ce volet santé/hygiène à cœur au quotidien, ce travail est remarquable et toujours optimisé chaque année par de nouvelles initiatives, par exemple : lavage des mains, brossage des dents deux fois par jour et douche une fois par semaine.
ATELIERS — Le 2e volet était la sensibilisation et la plantation d’arbres fruitiers : en amont, j’avais préparé du matériel : Un conte créé pour le Kamishibaï (petit théâtre d’images) « Le cœur tendre du manguier » que Françoise Philidet avait revisité, Cécile Meignant et moi l’avions illustré et Hari Rakotoarisoa et sa mère (d’origine de Fort-Dauphin) avait traduit l’histoire en malgache et en Tanosy (langue locale). Nous avons profité aussi de l’occasion pour ré-imprimer l’histoire sur l’hygiène que nous avions illustré sur place en 2011 et qui avait brûlé lors de l’incendie (nous avions heureusement des photos et Hari a traduit aussi l’histoire).
Avec l’aide des 3 instituteurs et la complicité de Louna, nous avons conté et mené des ateliers avec le matériel pédagogique que j’avais apporté, planches d’illustrations de fruitiers et des jeux de loto et dominos de fruits « fait maison ». Bien sûr nous avons peint et colorié des fruits mais aussi des portraits et fait de la peinture libre sur le thème de la mer. Narcisse, Filiastre et Valéry ont participé avec un plaisir visible à tout ce que nous leur avons proposé, quant aux enfants c’est un vrai régal de travailler avec eux une fois de plus. On voit que les enfants sont à l’aise avec les pinceaux et la peinture.
Nous avons amené beaucoup de livres et avec le fond existant commandé par Anne-Marie et Valéry, il y a maintenant une bibliothèque vraiment bien fournie (la plus belle de Madagascar !!.
Louna avait amené également des fils et des rubans pour faire des bracelets, succès immédiat avec les filles comme les garçons !!
PLANTATION — Les 200 fruitiers ont été tirés au sort (2 arbres par enfants) et nous sommes tous partis ensemble les planter autour de leurs cases. Pendant plusieurs jours, ces balades que nous avons faites avec les enfants, les instituteurs et les parents furent un grand moment de partage et de découverte de la vie dans les villages, les anciens élèves étaient là aussi. Espérons que les enfants aidés des adultes sauront prendre soin de tous ces arbres.
COUR DE RÉCRÉ — Régis a agrémenté la cour d’une balançoire faite à partir d’une vieille pagaie, une Slackline et autres jeux qui ont égayé un peu plus les récréations.
DOUCHE — Régis, Denis, Matti et Orelie ont construit 2 nouvelles douches « grand luxe » pour les enfants de l’école. Le sol est construit avec des pavés taillés pour l’école et les panneaux sont en raty (rameau de l’arbre du voyageur).
REPAS D’AUREVOIR — pour terminer, nous avons offert aux enfant un repas de riz/grain et viande de zébu, cuisiné merveilleusement par deux mamans. Repas partagé avec le Docteur Myriam.
Ces missions à Lokaro sont toujours un pur plaisir et chaque départ d’une grande émotion. Nous aimons tant ce petit bout de terre et ses habitants.
Véronique
*L’association Graine de vie est une ONG environnementale d’origine belge qui œuvre partout dans le monde pour planter des arbres. Depuis 10 ans l’association a planté 8 608 694 arbres. Elle est bien implantée à Madagascar et a une pépinière à Fort-Dauphin. Nous remercions cette ONG pour son excellent travail et espérons pouvoir renouveler cette opération.
Mission de 11/2018 avec Orélie Braccini et Denis Bianchi,
les objectifs étaient :
– Faire un état des lieux de la santé des enfants à la rentrée ;
– Faire le point avec le Dr Myriam ;
– Faire le point avec Valéry ;
– Gérer la santé des enfants durant notre séjour ;
– Point avec les parents d’élèves.
Pour 2018, l’action santé se consolide
Pour 2018, notre équipe à Madagascar reste toujours aussi impliquée. Le docteur Myriam et ses visites à Lokaro lors de l’année sont précieuses, tout comme le travail au quotidien de Valéry, instituteur et assistant sanitaire. Les échanges sont agréables, amicaux, intéressants quand à la vision de la prise en charge médicale.
La nouvelle infirmerie, mitoyenne de la classe de Valéry est fonctionnelle, vaste et agréable. Nous sommes réapprovisionnés en ATB, vermifuge, tests palu directement à Madagascar et les apports de France viennent complèter. La pharmacie est fonctionnelle grâce à un beau grand meuble massif qui sera bientôt cloisonné afin de permettre à Valéry d’y stocker son matériel de santé habituel et à Myriam de stocker les médicaments qui restent sous son contrôle.
Les deux autres instituteurs vont être formés par Valéry, pour assurer une permanence optimale de soin durant les temps d’absence de Valéry. Cette permanence des soins est importante, surtout en période de paludisme période qui semble s’allonger d’année en année.
L’état de santé est globalement bon, avec un mieux visible d’année en année. Hors contexte financier, l’autonomie semble presque atteinte.
A noter que le volet dentisterie n’aura pas plus avancé que les fois précédentes. Mais l’état dentaire des enfants s’améliore grâce au travail des instituteurs pour le brossage quotidien des dents dès l’entrée à l’école (2x/ jour). Le dentiste Dr. Tolotra va venir début janvier (à suivre…).
Il n’y a pas eue d’intervention auprès des collégiens lors de la mission de novembre, pour cause de vacances, par manque de temps, manque de support, type planche de contraception, palu, etc…
La prévention pourrait être l’objet d’une prochaine mission ?
Les conditions de vie des enfants, modèrent toutefois ce propos, l’ensemble de la presqu’île restant dans un état de pauvreté latent, engendrant des conditions sanitaires précaires sur le plan de l’hygiène de vie, et donc de la santé des enfants…
Malgré les demandes des parents, nous limitons nos actions, en effet, nous ne sommes pas un hôpital, ni Valéry, ni nous présents ponctuellement, n’en n’avons les compétences. Si c’est une urgence grave, au mieux, nous pouvons orienter. Nous ne pouvons demander à Valéry d’assumer de telles responsabilités. Pour les enfants non scolarisés, ils sont pris en charge, mais de façon épisodique, à discrétion, toujours dans le même cadre des compétences limitées. Les frais de santé des enfants scolarisés restent à la charge de l’école, les hospitalisations doivent avoir l’aval du Dr Myriam pour bénéficier d’une prise en charge à l’hôpital.
Denis Référent soins de l’association
CR de Louna et Matti
Compte-rendu de Louna – Je m’appelle Louna, j’ai 14 ans et j’ai assisté à l’une des missions de l’association Zanaky Lokaro en novembre.
Nous nous sommes rendus moi et ma famille à Lokaro auprès de Fort-Dauphin à Madagascar pour aider les enfants de l’école.
Il a fallu donner de notre temps et de notre énergie c’est vraiment un moment d’échanges avec les enfants, qui ont une culture totalement différente de la nôtre. Des échanges de regards sont tellement forts, c’est inexplicable, les enfants ont besoin de nous et sont extrêmement reconnaissants, nous sentons qu’on leur apporte quelque chose et nous le rendent d’une très belle façon, ils sont heureux.
Compte-rendu de Matti – Je suis parti avec mes parents dans le sud de Madagascar sur une presqu’île à côté de Fort-Dauphin dans le petit village de Lokaro. Pour m’y rendre, je suis parti de Fort-Dauphin (j’ai mis 3 heures) vers la fin du voyage en 4×4, nous nous sommes embourbés dans le sable, une famille malgache nous a aidé mais nous avons dû finir à pied pendant 4 km avec nos sacs lourds sur le dos. À l’arrivée, nous avons pris la pirogue (j’ai beaucoup aimé).
Quand nous sommes enfin arrivés, Monsieur JEAN le chef du village, nous a accueilli et nous avons pu découvrir l’école de Zanaky Lokaro.
J’ai beaucoup aimé la vie et les gens là-bas mais je n’ai pas trop aimé dormir sous tente.
Nous avons construit les douches pour l’école et nous avons planté des arbres dans les villages Vatoroka et Itapera.
Les malgaches sont pauvres mais ils sont gentils souriants, toujours prêts à aider.
Dans l’école il y a trois classes et 100 élèves, les cours sont un mélange de français et de malgache.
La vie dans la brousse est difficile car ils vivent à cinq ou six dans des cases en raty* de 4 m². Ils ont peu de nourriture et sont souvent en mauvaise santé…
Les enfants de Lokaro sont attachants, j’ai eu du mal à partir j’espère pouvoir revenir un jour !
*Le raty c’est des feuilles séchées de l’arbre du voyageur.
MATTI (12 ans)