Mission « Art plastique » mars 2013
Compte-rendu mission 2013
Ateliers artistiques avec les enfants de l'école de Lokaro
(réalisé par Véronique corrigé par l'équipe)
Nous sommes 6 personnes à partir pour cette mission :
Geneviève Chauveau, assistante familiale, et animatrice
Catherine Servant, éducatrice spécialisée
Cécile Meignant, graphiste
Véronique Bianchi, graphiste
Anne-Marie Mignet, institutrice et responsable de l'association
et sur une moitié du séjour
Elisabeth Le Deun, professeure de lettres
INTRODUCTION
Notre mission cette année prendra comme thématique l'arbre pour faire un écho au travail de plantation de la mission de février et aux ateliers d'horticulture qui ont lieu un vendredi sur deux.
Notre projet consiste en la réalisation d'un arbre en papier mâché dans l'école.
Nous devons emmener tout le matériel avec nous, papier compris, car on ne trouve pas grand chose à Fort Dauphin, et même les journaux usagés sont une denrée rare.
AVANT-MISSION
Après 20h de voyage depuis chez moi (Montpellier), j'arrive enfin le samedi 23 mars à Fort-Dauphin. Raymonde une franco-malgache qui vit à Fort Dauphin, impliquée dans l'association, vient me chercher à l'aéroport. Elle et son conjoint Sam m'accueillent dans leur maison, pied à terre de l'association sur Fort-Dauphin, pour un bon repas et une sieste salutaire.
L'équipe de la mission de Santé me rejoindra le lendemain, ils sont revenue pour moitié en pirogue d'Evatra village de pêcheur à 2h de marche de Lokaro.
Nous nous installons dans un vieil hôtel un peu décati mais spacieux : le « Mahavoky ».
Nous profiterons de ces quelques jours pour visiter les environs de Fort Dauphin, ce que nous n'avions pas fait la dernière fois. Ces visites et promenades (hôpital, pic St Louis, association Azafady, réserve Nahampoana) autant pour le plaisir que pour l'instruction nous permettront de mieux comprendre l'environnement social ou naturel de cette région. L'équipe médicale nous quittera le 28 mars, sauf Denis Bianchi qui prolongera jusqu'au 4 avril. Nous nous quitterons avec un délicieux repas chez Sylviane, l'intervenante horticulture.
Anne-Marie et Marc profiteront de Fort Dauphin pour régler les affaires courantes de l'association. Nous donnons rendez-vous aux collégiens parrainés, pour leur montrer comment écrire et poster une lettre pour leurs parrains, car ils n'ont jamais vu un timbre.
L'équipe « Ateliers » nous rejoindra petit à petit. Tout d'abord Cécile et Catherine puis la veille du départ Geneviève.
Avec Denis, Cécile et Catherine et nos deux guides Patrick et Octave nous partons deux jours visiter la baie de Sainte Luce au nord de Lokaro. La traversée des terres pour y parvenir nous apporte des informations sur les plantations d'eucalyptus robusta et de grevillea robusta. Nous arrivons à Sainte Luce au retour d'une pêche abondante : thon, rougets, sardines, langoustes… la population de pêcheurs, pourtant moins isolée, paraît aussi pauvre qu'à Lokaro ou presque. La baie est splendide avec ses rochers de granite sortant de la mer. Nous visitons une petite forêt de transition du littoral, protégée de la coupe, notre guide Octave connaît assez bien l'utilisation médicale des plantes.
Elisabeth Le Deun est arrivée de La Réunion pour encadrer une formation de « Français Langue Etrangère (F.L.E.) » pour les deux instituteurs de Lokaro auxquels s'ajouteront cinq autres enseignants de Fort Dauphin. Cette formation de 5 jours a été confiée à Lucie, une professeure malgache de l'Alliance Française, rémunérée par l'association pour cette action. En fait, Lucie sera présente au stage qu'elle n'animera seule que le samedi.
PREPARATION
Avec Cécile, nous rencontrons M. Désiré Labona, directeur d'une école privée dans un quartier pauvre de Fort Dauphin ; c'est un conteur connu à FD et nous lui parlons de notre recherche concernant des contes malgaches sur la thématique de l'arbre ; il n'a pas grand chose à nous proposer mais la rencontre est très intéressante. Nous décidons de demander à Patrice, l'instituteur et directeur de notre école, de créer un conte lui même, car il a des qualités de poète et de conteur.
Elisabeth viendra pour la première semaine d'atelier à Lokaro se joindre à nous, leur apportant un volet production d'écrits réalisés par les enfants, d'abord en malgache puis traduits en français par Patrice, tout à fait dans l'esprit du projet.
INSTALLATION A LOKARO
Dimanche 7 avril, notre équipe est au complet. Les courses pour vivre deux semaines en autonomie sont faites et nous sommes prêtes pour le départ.
Une partie de l'équipe (Anne-Marie, Geneviève et Elisabeth) part en 4X4 pendant que l'autre (Véro, Cécile et Catherine) part à pied et en pirogue (pour le plaisir). La traversée de la mangrove et la marche le long de la baie de Lokaro sont très douces et magnifiques comparées aux secousses du 4X4 qui emprunte la nationale cabossée. Je ne regrette pas cette arrivée très progressive avec un paysage que je reconnais petit à petit et notre émotion monte en même temps.
A Lokaro, quelques enfants nous accueillent pour la traversée du bras de mer. Anne-Marie, Geneviève et Elisabeth sont déjà sur la presqu'île, les provisions et les bagages ont été déchargés.
A peine arrivée, Geneviève installe son atelier, mais nous devons enlever le bois de la construction du « Hilton V » qui encombre l'école.
Ayant opté pour le camping, comme la mission précédente, nous installons notre campement dans la cour et le coin de vie collectif dans l'école.
Nous retrouvons les habitudes qui rythment la vie d'une mission à Lokaro, corvées d'eau, douches froides, toilettes sèches, cuisson au « fatapera » (sorte de brasero malgache), vaisselle dans les bassines, pas d'électricité, exceptées deux précieuses lampes solaires achetées par Anne-Marie. Bref, du camping.
C'est une découverte pour Catherine, dont c'est la première mission, elle s'adaptera très vite.
ATELIERS
Nous mettons au point notre calendrier car le temps nous est compté. Demain lundi, nous commençons les ateliers dès le matin. Il y aura 4 groupes d'à peu près 17 élèves chacun. Le matin 2 groupes (1 groupe des moins de 11ans et 1 groupe des plus grands) et l'après-midi 2 groupes (idem). Nous avons en tout 9 jours d'atelier (2 semaines), horaires : 8h30/11h30 et 13h30/16h30 = 54h
Trois ateliers sont menés en simultanés :
• Geneviève et Catherine : cette mission première est la décoration des arbres dans la classe en collaboration avec cécile et véro. De plus nous souhaitons agrémenter notre travail avec des activités diverses.
Le but étant de donner du plaisir aux enfants au travers d'activité et de les voir évoluer.
Nous travaillerons avec les petits (+/-17 enfants de moins de 11 ans). Au programme : dessin de feuilles d'arbres, fleurs en papier crépon, colliers de perles enfilées ou tissées, papillons dessinés et découpés, guirlandes de serpents ou de chenilles, pompons, mandalas, origami.
En travaillant sur les colliers ou bracelet, c'est aussi travailler sur l'image de soi, ce qui nous ramènes vers un travail sur l'hygiène. Mais c'est avant tout permettre à l'enfant de s'exprimer, d'ouvrir son imaginaire et d'être fière du résultat obtenu.
• Cécile et Véronique travailleront avec les grands divisés en 2 sous groupes (2 x 8 enfants), qu'elles partageront avec l'atelier production d'écrits.
Au programme : création de deux arbres dans l'école allant du sol au plafond, au rez-de-chaussée et à l'étage. Les matériaux et la technique utilisés sont le papier mâché sur grillage. Recherche de projet décoratif pour l'arbre. Réalisation d'une décoration des arbres avec des peintures fabriquées à base de gomme arabique, des pigments naturels et de la colle blanche. Travail sur la graphie de chaque prénom. Les prénoms feront partie de la décoration de l'arbre. Habillage de l'arbre avec les éléments décoratifs produits par le groupe des petits (Geneviève et Catherine).
• Elisabeth (suivie d'Anne-Marie) et Patrice (l'instituteur) travailleront avec 8 élèves sur l'écriture de récits en rapport avec des arbres et des animaux rencontrés sur leur chemin, le plus souvent des anecdotes réelles et des expériences vécues par les enfants, générant des émotions fortes telles que la peur, la honte, la fierté, la reconnaissance, la joie… Patrice, stimulé par son entrevue avec M. Désiré Labona, s'est mis à écrire des contes qu'il va théâtraliser devant les élèves avec beaucoup de talent. Des photos rendent compte de l'attention extrême que ces contes suscitent chez les enfants, peu portés à rédiger des histoires extraordinaires, eux dont le difficile quotidien n'est pas de nature à nourrir leur imaginaire.
ENQUETE
Le vendredi 12 avril étant le jour des ateliers horticulture, santé et chant choral, nous sommes au repos.
Nous profitons de cette accalmie, Cécile, Elisabeth et moi accompagnées de Manitra, le fils de Sylviane-Rose qui qui nous sert d'interprète, pour partir dans les villages interroger des habitants sur leurs histoires dans cette presqu'île de Lokaro, avec en arrière pensée la création d'un document « Carnet de rencontres » (projet en cours). Les personnes que nous recherchons ne sont pas là mais nous interviewons :
à Vatoroka, M. Raviv, doyen du village et Mme Maka Resiny, femme de M. Maurice conseillé municipal.
A Itapera, M. Jaspère, biologiste marin en mission à Itapera et Mr Claudio, instituteur suppléant de l'école publique classe de T2 et T3 d'Itapera.
Suivront, en fin de séjour les interviews de Mr. Noelson, chef du village d'Itapera et président du Fokontany, de Messieurs Patrice et Valéry, instituteurs dans notre école.
Ces rencontres nous permettent surtout de partir à la rencontre des habitants afin de mieux comprendre le fonctionnement social de cette communauté.
REUNION DE PARENTS D'ELEVES
Jeudi 18 avril, nous avons reçu les parents d'élèves dans la classe de M. Patrice.
Devant une vingtaine de parents présents, chacune de nous s'est présentée. Puis nous avons présenté notre projet plastique (qui était déjà bien visible dans la classe). Nous avons été applaudies. Lors de nos explications sur l'importance de l'arbre dans la vie et l'importance d'en planter, un père de famille nous a dit son souhait d'avoir une initiation à la plantation d'arbres, nous avons répondu que nous allions y réfléchir car nous n'intervenons normalement qu'avec les enfants, mais que nous l'avions entendu. Le débat s'est alors porté sur l'absence de cours à l'école publique d'Itapera pour la classe de T5 (due à l'absentéisme de l'instituteur). (voir CR d'Anne-Marie ?).
REPOS
Le premier WE de repos sera pluvieux pour moitié. Le samedi notre balade à Vatoroko est interrompue par une belle averse. Dimanche nous allons à la messe pour écouter les chants malgaches puis nous partons en balade à Itapera. Une bande de joyeux garçons nous accompagne tout au long du chemin.
Le second WE nous fêtons l'anniversaire de Cécile en déjeunant au camp pirate, puis bain et soleil enfin !
FÊTE
Nous organisons une fête pour notre départ le lundi 22 avril.
Au programme :
Nous questionnons chaque enfant sur ce qu'il a vécu durant ses deux semaines. Les enfants énumérèrent toutes les techniques apprises et exprimèrent à l'unanimité la joie de voir cet arbre portant tant de couleurs dans la classe.
Puis Patrice conta sous l'arbre, suivi par chaque enfant racontant son histoire illustré par un dessin. Suivirent des jeux de cour avec Geneviève et Catherine.
Puis une dégustation sous les arbres, d'un chocolat au lait avec biscuits et bonbons fut proposé, accompagnée d'un cadeau (un petit livret et des crayons) pour chaque enfant.
Discours d'au revoir… Émotion.
Certains enfants étaient tristes de notre départ et dans l'espoir de nouvelles retrouvailles.
Après-midi ménage pour la reprise des cours le lendemain.
HILTON V
Lors de notre mission Anne-Marie a pu assurer la maitrise d'œuvre du Hilton V avec deux ouvriers parents d'élèves et l'instituteur Valéry. Lors de notre départ le Hilton V était presque terminé.
BILAN DU SEJOUR :
Catherine
• Les plus :
La variété des activités a permis aux enfants de toucher à différentes matières et de s'initier à différentes techniques.
En deux semaines, elle a vu une nette progression dans l'application et la précision du geste.
Elle a aimé l'idée qu'un travail individuel puisse aboutir à une œuvre collective.
Le travail avec sa co-équipière Geneviève était limpide et dans le respect de l'autre.
Elle a aimé la joie des enfants quand leurs œuvres ont été terminées.
Elle retiendra les sourires des enfants et les liens créés avec eux au fil du temps
Elle aurait aimé plus de relationnel avec les parents, faire un travail sur l'hygiène, sur le poisson et sur le chocolat ?
• Points à revoir : les journées d'animation ont été trop longues et trop lourdes. Le moment de ressourcement du midi n'a pas eu lieu car nous devions nous occuper d'une dizaine d'enfants souffrant de dénutrition qui partageaient nos déjeuners.
Geneviève
• Les plus : ravie de la coopération avec Catherine. Le travail en deux équipes parallèles, pour les ateliers d'arts plastiques a bien fonctionné et le résultat a été d'un bel effet.
Geneviève souligne que c'est un grand bonheur pour elle de travailler avec les enfants et de sentir leur joie et leur plaisir. C'est aussi agréable d'être identifiée et reconnue (Geneviève est déjà venue pour des ateliers).
Evolution en deux semaines de la précision du geste dans les activités manuelles.
• Points à revoir : le rythme serait ok s'il y avait la possibilité de se ressourcer, cela a généré des petites tensions qui sont vite dissipées. Sur ce point elle est d'accord avec Catherine.
Conclusion : Geneviève est épuisée mais requinquée.
Cécile
• Les plus : Cécile est très satisfaite du résultat et de l'explosion de couleur qu'apporte l'arbre dans la classe. Elle trouve que le projet de deux arbres était peut être trop ambitieux pour Lokaro, et qu'il a généré un trop lourd travail de mise en œuvre, du stress, quelques tensions, empiétant parfois sur la bonne humeur, et surtout sur la disponibilité et le temps d'échange avec les enfants. Le travail de la première semaine était aussi trop répétitif avec l'encollage de l'arbre (et doublé). Lassitude ressentie de certains enfants. La deuxième semaine était plus créative. Les enfants ont abordé et travaillé la décoration graphique, faisant appel à l'imaginaire, sur l'arbre d'abord (sur papier puis sur le volume), puis sur l'écriture de leur prénom. En comparaison avec l'année précédente, les enfants ont vraiment changé. Ils ont évolué, progressé, s'expriment plus volontiers, et sont vraiment avides d'échange.
• Points à revoir : Cécile a trouvé également qu'il n'y avait pas assez de temps pour se ressourcer (surtout à l'heure du déjeuner), sachant que les poses ainsi que certain temps de préparation (matin ou soir) étaient utilisées pour avancer le travail sur l'arbre.
Véronique
Véronique est très satisfaite également du résultat. Elle trouve que le travail était ambitieux mais nécessaire car on ne pouvait pas faire qu'un seul arbre dans une seule des deux classes. Personnellement elle s'était préparée en amont pour ce travail et connaissait l'ampleur du travail. Il est vrai qu'il y avait une grosse mise en œuvre plus technique que lors de sa dernière mission. Elle pense que la lassitude des gestes répétés a été plus sensible pour les intervenantes que pour les enfants qui ont finalement peu travaillé d'heures sur l'encollage mais plus sur la création. C'est aussi un projet qui laisse une trace et qui reste dans le temps. Il modifie profondément l'ambiance visuelle des deux classes, plutôt austère.
La vie de groupe s'est passée assez simplement et facilement.
• Points à revoir : Véronique, comme toutes les autres, a trouvé également qu'il n'y avait pas assez de temps pour se ressourcer. Elle pense que deux semaines sont insuffisantes pour réaliser un projet à Lokaro.
Regret, il manque d'homme dans le groupe. Plus de mixité serait plus agréable.
Elle tient à dire à Anne-Marie son admiration devant sa constance et son implication sans faille pour cette association et son école.
Elisabeth (bilan comprenant le stage « Français Langue Etrangère des instituteurs»)
• les points forts :
– la prise de conscience de la nécessité d'une formation des maîtres en FLE pour une pratique fluide de la langue orale et de la très forte demande émanant de nos deux instituteurs mais aussi de leurs collègues des écoles publiques, bien moins « nantis » qu'eux
– le plaisir partagé lors de ces journées où chacun et chacune s'est risqué à communiquer en français et a accepté de se plier aux contraintes de la prononciation française, avec rires et décontraction, l'espoir de « semer » quelques ferments d'une pédagogie pratique transférable à Lokaro, avec une évaluation formative et bienveillante
– le contact plus étroit et plus chaleureux avec Patrice et Valéry
– la possibilité de produire des écrits bilingues malgaches-français en rapport avec la thématique de l'arbre
– l'apprentissage, pour Patrice, d'une écriture par les élèves de récits en plusieurs étapes, avec rédaction d'un premier jet puis d'un deuxième et troisième jet, après corrections et développement des textes.
– Le déclenchement, chez Patrice, de la « fièvre » de l'auteur et du talent du conteur après son entrevue avec M. Désiré Labona, activités très gratifiantes, autant pour lui que pour les élèves.
• Difficultés rencontrées :
le logement sous tente avec un matelas insuffisant préjudiciable à mes pauvres lombaires qui ont mis une semaine à s'en remettre et les parasy qui m'ont mené la vie dure longtemps après mon retour à La Réunion !
Je voudrais conclure en félicitant les quatre animatrices de la métropole dont j'ai fait la connaissance à l'occasion de ce séjour et dont j'ai admiré l'enthousiasme et l'engagement dans ce projet, mené à son terme malgré un temps très court. Je me réjouis de les revoir bientôt à Pradels et les considère désormais comme des amies très sûres qui pourront compter sur moi en toutes circonstances.
Anne-Marie
Remercie l'équipe d'avoir été là. Anne-Marie aime travailler en équipe car c'est plus reposant de pouvoir échanger des points de vue face aux problèmes du quotidien qui doivent être gérés lors de ses séjours. Elle aime avoir des avis extérieurs, à plusieurs, c'est plus facile d'avoir de l'objectivité. Elle trouve agréable la fluidité du relationnel des deux derniers groupes.
Elle a senti qu'il y avait eu des zones de stress sur cette mission : soit le projet était trop ambitieux, soit le temps était trop court. En effet, la gestion du repas des enfants le midi était trop lourde, il aurait fallu solliciter des parents, par exemple. Il a manqué du temps pour faire des toilettes collectives avec les enfants. Du fait de la saturation et du manque de temps, nous n'avons pas pu avoir des moments privilégiés et particuliers avec les enfants, hors des ateliers, afin de créer du lien. Il faut être vigilant à la relation projet/temps.
Les arbres sont là, ça reste, c'est un lien physique et matériel avec ce temps de partage exceptionnel. Chaque enfant a son nom dans l'arbre.
« Vous allez me manquer, et nous allons voir ce que les « Zanaka » vont dire après votre départ. Notre présence a libéré la parole des enfants, ils sont plus épanouis, à l'aise et pleins d'humour. C'est très émouvant de voir l'évolution de leur approche avec nous, ils recherchent maintenant un contact tactile, serrer la main, toucher l'épaule…
Il faut rester modeste et humble, notre action n'est qu'une goutte d'eau, on donne et on verra bien. Apporter les arts plastiques en brousse, là où ils n'ont que le minimum, c'est prendre conscience que l'on ne vit pas que de pain. »
Pour finir Véronique propose une citation de Gabriel Tetiarai cité du livre « Repenser l'école » :
" L'avenir c'est déjà de livrer à nos enfant un espace de liberté et de justice qui fera d'eux des femmes et des hommes debout et non la main tendue. "
Le temps de ces ateliers, nous leur avons offert un petit espace de liberté.