Sommaire :

1/Compte rendu par Anne-Marie MIGNET

2/Compte rendu par Marc PLATRET

___________________________________________________________________

1/ Mission de gestion du 8 octobre au 21 octobre 2013

par Anne-Marie MIGNET

La rentrée malgache a normalement lieu le premier mardi d’octobre. Cependant cette année elle a été reportée au deuxième mardi, c’est-à-dire le 8 octobre 2013. Je suis arrivée à Fort-Dauphin, accompagnée par Jean-Marie Wisniowicki, le lundi 23 septembre. Nous y avons retrouvé Marc Platret déjà à Madagascar depuis 2 semaines. Rappel des objectifs :

  1. préparation administrative de la rentrée : établir les virements de fonctionnement (salaires des instituteurs, parrainages, Caisse Nationale de prévoyance sociale) ;
  2. prendre contact avec les associations locales qui pourraient nous être utiles pour gérer les parrainages ;
  3. achat des fournitures scolaires pour l’année et de tout le petit matériel utile pour la classe (savons, seaux et bassines…) ;
  4. formation sur 5 jours avec les instituteurs et les intervenants sur le thème « être instituteur ou intervenant à Zanaky Lokaro, quel sens cela a-t-il pour nous ? »
  5. accompagner les enseignants et les enfants pour cette nouvelle rentrée (la 5è année complète) à Lokaro ;

Cette 27e mission pour moi a été, une fois de plus, passionnante et éprouvante. Nul besoin de se mettre des défis ils se présentent d’eux-mêmes. La première semaine qui devait être consacrée à la mise en place administrative de tous les virements n’a pas pu se faire pour cause de santé. Je me suis retrouvée en difficulté avec une oreille infectée. Nous avons reçu à plusieurs reprises Valéry et Patrice pour des échanges individualisés afin d’aborder les difficultés de l’équipe enseignante. Notre conclusion a été la nécessité de recruter un 3e instituteur afin de faire face à l’absentéisme de Patrice pour cause de santé essentiellement. Jean-Marie et Marc ont reçu les 3 candidats potentiels et ont choisi Nazotoa Rafitsambatra présenté par Valéry. Il est jeune (29 ans), inexpérimenté bien qu’il ait déjà enseigné, dynamique et volontaire. Il est prêt à venir s’installer à Lokaro sans son épouse et ses 2 enfants (elle a un petit commerce à Fort-Dauphin et ne désire pas le laisser pour le moment).

Le refus de la mairie de Mandromodromotra de laisser une salle de classe à la disposition de l’association ne nous permet pas de créer une classe de T5 : ils seront scolarisés à Itapera comme par le passé en espérant pour eux que l’instituteur sera un peu plus présent dans sa classe.

La 2e semaine, Marc et moi avons animé une session de formation/information. Un compte-rendu a été fait et vous sera communiqué ultérieurement. Les après-midis étant libres j’ai pu faire le travail administratif qui n’a pas été fait la semaine précédente. Valéry et Nazotoa se sont chargés de faire les achats de rentrée. Cela m’a vraiment aidée. Marc est reparti à la fin de cette semaine de formation.

Je suis partie à Lokaro le dimanche accompagnée par les 3 instituteurs. Nous devions trouver une solution d’hébergement pour Nazotoa. Il a provisoirement trouvé refuge à l’ancien centre scientifique qui est désaffecté à ANKARIFO juste avant d’arriver à la Baie de Lokaro. Cela nous laissait le temps de trouver une solution plus durable.

 Le lundi matin a été consacré à une longue concertation avec les 3 instituteurs et moi-même. Nous avons abordé la question des parrainages (7 parrainages trouvés pour les nouveaux collégiens sur les 25 qui sont entrés au collège). Nous prenons la liste et nous décidons ensemble des enfants qui seront « choisis ». Les meilleurs résultats au CEPE avec moitié filles/garçons (sauf ceux qui sont déjà choisis par des parrains et des marraines) et un garçon de plus que de filles. Nous convoquons les parents pour l’après-midi pour leur expliquer la marche à suivre via le tableau d’affichage à l’extérieur de l’école.

Nous établissons ensuite les listes d’enfants pour les interventions du vendredi (80 enfants à répartir en 4 groupes : Nazotoa fera équipe avec Sylviane ce qui lui permet de s’habituer au mode de fonctionnement déjà mis en place l’an dernier et d’assurer un suivi des plantations comme le souhaite Sylviane.

Notre dernier sujet : le logement de Nazotoa. Il est convenu de solliciter les parents d’élèves pour la récolte de tous les matériaux qui se trouvent facilement dans la nature : raty, falafa et vakaky. Les bois seront commandés et payés selon le plan qui aura été décidé ensemble. Une prochaine réunion de parents d’élèves doit permettre de programmer le travail de construction de ce logement : Valéry sera le maître d’œuvre pour la surveillance des travaux. Jean Mbola sera sollicité pour déterminer l’emplacement. L’après-midi, Valéry et moi nous recevons les parents d’élèves des nouveaux collégiens parrainés. Malgré la distance, l’information leur est parvenue et ils sont tous là !

Nous sommes prêts pour accueillir les enfants demain matin.

Quelle joie de les revoir ! Ils arrivent très tôt ! Je suis aux premières loges depuis mon petit logement le « hilton 5 » pour partager leur plaisir de revenir à l’école et de se retrouver dans la cour. Les jeux s’organisent très vite et nul besoin d’une surveillance : ces 80 enfants savent jouer ensemble sans heurt (le foot évidemment avec un ballon en sacs plastiques, les cordes à sauter, les toupies….) A 8 heures tout le monde est prêt pour le grand nettoyage des classes avant de commencer le travail de l’année… Le temps n’est pas très sûr mais nous sortons quand même tables, bancs, livres afin de faire un bon dépoussiérage. Monsieur Patrice prend peur en milieu de matinée et nous accélérons… la pluie menace ! Tant pis nous ne lessiverons pas les sols ! Dommage ! La salle du bas retrouve son rideau pour séparer les classes de Patrice et de Nazotoa. L’arbre sculpture de la dernière mission d’avril se retrouve dans la classe de Patrice…. Puis l’appel par classe et la rentrée en fin de matinée. L’après-midi, je fais un petit discours de rentrée comme chaque année et les enseignants se retrouvent devant leurs élèves.
• Patrice prend les 25 petits de T1,
• Nazotoa a 8 T2 et 19 T3,
• Valéry 11 T2 et 17 T4,
= donc 80 élèves au total
Toutes les tables sont occupées. Mercredi et jeudi, je passe alternativement dans les 3 classes pour voir si tout se passe bien et aider comme je peux au rangement des documents qui ont été rentrés un peu vite le jour de la rentrée.

Le vendredi, nous nous retrouvons avec les intervenants pour leur reprise d’activités. Nous déjeunons tous ensemble (enseignants et intervenants) ce midi-là et je leur suggère de le faire à chaque visite des intervenants… Tout se déroule bien… Myriam et Valéry ont repris du service avec les « parasys » comme à chaque rentrée scolaire (l’hiver est la saison de développement de ces petites bêtes qui pondent sous les pieds et comme les enfants ne sont pas scolarisés, les plus délaissés sont vraiment atteints)…

J’ai donné rendez-vous aux enfants samedi pour faire des ateliers avec eux : le matin peinture des ardoises, l’après-midi couture. Les grands du collège viennent également samedi matin et je laisse mes petits peintres seuls pour prendre du temps avec les grands. Nous prenons le temps d’expliquer les parrainages et je leur fais un cours sur les monnaies et leur équivallence…

En fin d’après-midi, je propose à celles qui sont là et qui ont envie.. un shampoing/douche… c’est le grand succès… nous partons avec seaux, bassines, bols, savons, shampoing près de la source. J’apporte un peigne pour les cheveux. Malgré les nombreuses séances que j’ai déjà faites comme celles-ci, je m’éclate à les voir ! Cela commence timidement par un shampoing sans enlever les vêtements, puis on enlève le haut et on savonne le buste et les bras… et puis l’envie est trop forte ! On enlève aussi le bas et on lave tout le corps ! Et les vêtements y passent aussi ! Je me demande comment elles vont rentrer chez elles, nous n’avions pas prévu les vêtements de rechange !

Les plus petites partent en slip mouillé et je prête mes vêtements aux plus grandes… Elles me les rapporteront lundi !

Dimanche, jour de congé. Je vais rendre visite aux gens de Vatoroka. L’après-midi, Fliastre me rejoint et nous traversons pour aller visiter les gens de l’autre côté…

Lundi est férié (anniversaire de la première république malgache).

Mardi, je travaille plus avec Nazotoa et je reste avec lui pour animer la leçon de lecture malgache. Je passe ensuite un temps avec Valéry : grammaire française. Patrice a innové : il a disposé les tables des petits en demi-cercle ce qui laisse un espace intéressant au milieu pour « théâtraliser » les leçons…

 C’est mon dernier jour ! Je suis un peu frustrée d’avoir eu si peu de temps avec les enfants mais je dois rentrer pour finaliser les dernières questions administratives et prévoir tout jusqu’à notre prochain passage.

J’ai fait la liste de ce que je ne dois pas oublier et elle est longue !

Raymonde m’annonce qu’elle repart en France en novembre… il nous faut donc organiser les règlements jusqu’à notre retour. Céline une jeune femme française qui enseigne dans une école privée de Fort-Dauphin accepte de nous faire la comptabilité de l’association pour 2013 : je lui laisse tous les documents et les informations pour qu’elle puisse travailler sans trop de problèmes… nous sommes samedi soir et je pars demain.

Mission bien remplie. Je suis heureuse.

Je demande à chacun de ceux qui liront ce compte-rendu de prospecter pour quelques parrainages supplémentaires pour les enfants qui sont rentrés en 6e cette année. Pour vous aider à argumenter voici ce dont ils ont besoin :

  • 22 500 ariarys « d’écolage » pour l’année
  • une blouse
  • une tenue de fête : pantalon ou jupe noire et chemise blanche
  • une tenue de sport
  • une vingtaine de cahiers plus tout le petit matériel

Ces enfants ne rentrent pas chez eux chaque jour mais sont hébergés dans des familles d’accueil (parents ou amis) et doivent participer aux dépenses pour leur nourriture quotidienne. La liste est un minimum et ne comporte aucun livre. Nous évaluons à 15 euros par mois pendant 10 mois un parrainage suffisant pour chaque enfant. (le change varie entre 2 800 et 2880). Merci pour eux.

Un organisme a ouvert ses portes à Fort-Dauphin : le PACT qui distribue des bourses aux enfants scolarisés. Je suis allée les voir pour nos collégiens : malheureusement les dossiers sont déjà clôturés (ils ont distribué 1 400 bourses cette année). J’ai donné l’information à Valéry afin qu’il prévienne les parents de ne pas rater cette occasion l’an prochain. Le PACT est financé par QMM (Quit Minerai Madagascar). 

 

Anne-Marie Mignet

___________________________________________________________________

2/ Compte-rendu de séjour à Madagascar de Marc PLATRET

Du 8 septembre au 8 octobre 2013

Faisant suite au séjour de mars 2013 ; j’avais décidé de revenir donner un coup de main pour aider, avant la rentrée scolaire d’octobre 2013.

Mon séjour d’un mois s’est déroulé en deux parties : la première moitié seul et la 2ème, avec Anne Marie.

…………

J’ai passé la 1ère semaine à Tananarive hébergé dans deux familles différentes, ce qui m’a permis de mieux voir et connaître, des malgaches, avec enfants, dans leur vie quotidienne. J’ai pu également apprécier leur savoir faire artisanal dans le domaine de la confection en couture et broderie. J’ai eu l’opportunité de rencontrer : un fonctionnaire chef de service au ministère de l’Education Nationale, de discuter avec une directrice d’école primaire publique malgache, de déjeuner avec un couple (retraité) de professeur histoire/géographie, et de retrouver un infirmier dans sa famille, impliquée dans une autre association, dont le siège social est dans mon village.

La découverte de la capitale, avec un guide étudiant, a aussi été l’occasion de divers achats : dictionnaire pour l’école, brûleur à gaz, spiruline, etc.

…………

La 2ème semaine à Fort-Dauphin me permit des démarches plutôt administratives (projet personnel) et rencontre/repas avec différents couples franco/malgache. J’ai effectué plusieurs visites : à l’hôpital, au tribunal et au centre « S.O.S village d’Enfants ».

Des contacts ont été pris pour le local de « stage » en 4e semaine.

………….

La 3e semaine, avec Anne Marie, Jean Marie et moi-même a été consacrée à la réorganisation des enseignants de l’école de notre association ZANAKY-LOKARO.
(Voir compte rendu Anne Marie)

…………..

FORMATION :

La dernière semaine (du 30/09/2013 au 4/10/2013) de formation pour les enseignants (dont 1 nouveau) et les intervenants extérieurs se déroula en matinée (8h 30/12h 30) dans une salle au lycée du sacré cœur.

Lundi : Avec les 3 pédagogues seulement nous avons échangé sur l’école et ses objectifs et comment progressivement se passer de nous. Et comment héberger le 3ème instituteur.

Mardi :

Instituteurs : Patrice Valéry Nazotoa

Intervenants extérieurs : Geneviève, Myriam, Sylviane et Lucie.

Animation : Marc et Anne Marie.

Thème Pourquoi des « Vazaha » à Lokaro ?

Travail par groupe de 3, retour à l’ensemble avec rapporteur de groupe – Echange collectif.

Intérêt de cette méthode à pratiquer avec les élèves.

2ème phase A quoi sert l’école construite à Lokaro ?

En demi-cercle, animation « Brain storming ». (Chacun énonce rapidement une réponse). Toute les réponses sont consignées au tableau… classement ….

Titres – « Très scolaire, Morale, Environnement … »

Intérêt : les réflexions de chacun enrichissent la production

Mercredi : chacun vient inscrire au tableau le résumé (sa phrase) de la production d’hier, pour répondre à la question posée : à quoi sert l’école ?

La production est riche et permet d’aborder le thème suivant : « Comment faire évoluer l’école ? »

Méthode : Individuellement, sur 8 coupons papier (1 feuille/pliée/découpée), chacun inscrit ses différentes propositions (56 réponses).

Travail : 24 suggestions ont été lues, commentées, inscrites au tableau. Comment passer de l’écrit à l’oral…et au concret ? La production est riche. On est plus intelligent à plusieurs que tout seul. Comment transférer cette méthode avec les élèves ? Avec quels sujets ? Quelles questions à poser ?

(Un rapport détaillé du contenu de cette semaine de formation, réalisé par Anne Marie, a été réunis à chaque participant)

Jeudi : Avec seulement les 3 instituteurs.

La langue malgache pour apprendre les bases de connaissance scolaires. Pourquoi ? Comment ?

  • Les effectifs et leur répartition en 3 classes
  • Les commandes de fournitures scolaires
  • La classe de T5, hors de Lokaro. Quelle suite à donner ?
  • La concertation entre les maîtres : sous quelle forme ?

Vendredi :  Journée de clôture

Présence de tous : enseignant et intervenants (7 personnes)

  • Présentation de la nouvelle organisation scolaire et journée d’intervention bimensuelle (chant, soins, botanique).
  • Echange sur l’école et la culture malgache (deux groupes de travail). Utilité de trouver une personne de confiance à Fort-Dauphin pour la gestion du fonctionnement de l’école. Comment plus associer les parents d’élèves ?…etc.

L’association « Zanaky Lakaro. » C’est quoi ? C’est qui ? Pourquoi ? Quel coût ?

Anne Marie présente globalement : les adhérents, les coûts, l’évolution.

S’ensuit un débat et les échanges sont très intéressants. Que faisons-nous à Madagascar ?

«  Ce n’est pas mon pays, c’est ma planète » répond Anne Marie.

Les participants apprécient avoir été acteurs du contenu de cette formation.

Chacun a son rôle qui doit s’inscrire dans l’action globale cohérente de l’association.

 

Marc Platret

Rentrée 2013-2014
Rentrée 2013-2014

Rentrée 2013-2014